P. Panero, quelle a été votre principale source d’inspiration pour écrire ce livre ? Que voulez-vous communiquer aux lecteurs à travers ces méditations ?
« Dans la Tente de la Rencontre » est né de la vie de la prédication. Ce n'est qu'après un certain temps que j'ai décidé de donner à ces méditations la forme d'un petit livre (144 pages), voyant comment elles pouvaient aussi faire du bien aux autres.
Le livre est construit autour d’une seule, consolante vérité de foi : la présence de Dieu dans l’âme. Le titre « Dans la Tente de la Rencontre » fait précisément référence au pavillon mobile créé par Moïse pour abriter l'Arche de l'Alliance. En fin de compte, notre âme est la tente de la rencontre, où se réalise notre union avec le Seigneur. Le livre tout entier n'est que le développement de cette vérité profonde de notre foi, décrite allégoriquement dans l'image de la tente et de son mobilier.
Si elle est prise au sérieux, cette conviction de foi jette une lumière fascinante sur toute la vie chrétienne. Quelle joie, en effet, de savoir que nous pouvons vivre sans interruption dans l'amitié avec Dieu, en conversant avec Lui sans sortir de nous-mêmes ! C'est la vraie joie de notre foi ! Si ce petit livre pouvait aider quelqu'un à le redécouvrir, j'en serais très heureux.
Pourquoi proposez-vous de se laisser accompagner de ce livre pendant le Carême ?
« Dans la Tente de la Rencontre » est un livre à lire petit à petit. Je l'ai pensé comme un compagnon de voyage qui nous fait découvrir la beauté et la profondeur de notre foi, en suggérant différentes idées de méditation à cet égard. Pour cette raison, chaque chapitre est divisé en paragraphes de deux ou trois pages seulement, adaptés à chacun pour nourrir une journée de méditation.
Le Carême est le temps propice pour entreprendre ce voyage intérieur, se découvrir joyeusement habité par la Présence divine. Avec la consolation que cette Présence ne faillira jamais, exactement comme celle du Seigneur Jésus dans son Église, au lendemain de Pâques et de l'Ascension.
Quels autres thèmes sont abordés dans votre livre ?
Chaque chapitre passe en revue certains des meubles conservés dans la tente de Moïse, décrits dans le livre de l'Exode. Ainsi, le lecteur est progressivement initié aux fondamentaux de la vie spirituelle : la prière sous ses diverses formes, l'adoration, la manière d'aborder l'Eucharistie, l'union à Dieu, l'ascèse et l'offrande de soi, mais aussi le gouvernement de sa pensée et la garde des relations, les principales maladies de l'âme, la vie émotionnelle et les stratégies spirituelles les plus recommandées.
Le texte aborde également la question de la solitude, en soulignant que nous ne sommes jamais seuls lorsque nous sommes avec Dieu. Dans quelle mesure pensez-vous qu’il est important que les jeunes fassent l’expérience de cette réalité ?
La solitude est aujourd'hui « la grande incomprise, » car elle est traitée comme un problème à éliminer. À y regarder de plus près, une certaine solitude est naturelle à la personne et même dans les relations les plus heureuses et les plus profondes, il reste une distance qui doit être respectée. Et c’est une bonne chose, car c’est la condition qui rend possible la véritable communion d’amour.
Mais au fond de notre âme, nous découvrons que notre solitude est habitée par Dieu et que nous ne sommes donc jamais vraiment et complètement seuls. Dieu est le seigneur et le gardien de nos profondeurs ! Et l’amitié avec Lui passe souvent par la porte de la solitude du cœur.
Comme il est important, surtout pour un jeune, de savoir qu'il possède en lui cet espace précieux, qui ne peut être rempli que par Dieu. Le monde extérieur a tendance à saturer cet espace, le remplissant de mille choses et de contacts, au point que le silence et la solitude avec soi-même font peur. L’utilisation des réseaux sociaux, en effet, répond souvent à cette fuite hors de soi, dans le besoin désespéré de confirmations extérieures.
Combien de choses changent cependant lorsqu'un baptisé, un jeune, découvre qu'il a toujours en lui cette petite pièce intérieure, dans laquelle il peut s’entretenir avec Dieu sans se séparer des hommes ! Souvent, cette prise de conscience inaugure une phase nouvelle et plus mature de la vie spirituelle.
Avez-vous des conseils pratiques à proposer aux lecteurs qui souhaitent progresser dans leur vie spirituelle, telle que décrite dans votre livre ?
Dans le petit chapitre consacré aux « maladies de l'âme, » j'en signale une qui me semble vraiment ruineuse : la mésestime des petites bonnes choses. La vie spirituelle est faite de « petites choses, » de détails et de stratégies. Combien vaut aux yeux de Dieu un petit acte de mortification, une prière courte mais sincère aux yeux de Dieu, de Notre Dame, des Saints, une visite au Saint-Sacrement, un geste de charité caché, un acte de dévotion sincère ! Ne négligeons pas le moins pour perdre ainsi le plus.
Si l’on mesure la vie de foi et d’apostolat à travers les critères empiriques d’efficacité, il est difficile que le compte soit bon. C'est pourquoi, tout au long des 9 chapitres de « Dans la Tente de la Rencontre, » j'ai abondé d'exemples concrets et de références à des pratiques simples de la vie chrétienne, à la portée de tous, mais capables de nous initier au plus grand bien de tous : l'amitié avec Dieu et le soin de notre vie spirituelle.
