La réalité de Marsala, sur la fin du XIX siècle rappelait celle de Turin : pauvreté, analphabétisme, forte présence maçonnique, manque d’intérêt pour les besoins matériels, sociaux et spirituels des jeunes pauvres et orphelins.
Au mois de mai de 1880, quelques chanoines de la zone, qui avaient de contacts épistolaires avec Don Bosco, soutenus par leur évêque, ouvrirent un premier centre pour 5 orphelins besogneux, expérimentant la « méthode éducative de Don Bosco ». Après une année, les orphelins étaient déjà 34 et on n’en pouvait en prendre plus à cause du manque de ressources et de locaux. C’est ainsi qu’ils écrivirent à Don Bosco en lui demandant un projet pour la construction d’une maison et Don Bosco – qui était en train de suivre le projet de l’œuvre de Mogliano Veneto - envoya à Marsala une copie de celui de Mogliano, suggérant qu’il soit dédié à la « Divine Providence ».
Après de nombreuses demandes de la part des prêtres, de l’évêque et des orphelins eux-mêmes, à la fin les Salésiens arrivèrent officiellement à Marsala. Don Rua, qui visita Marsala en 1891, prit l’engagement officiel et les premiers Salésiens commencèrent le travail en 1892, avec le P. Giacomo Ruffino, comme premier Directeur.
Divers problèmes portèrent, plus d’une fois, à la fermeture de la maison. Mais les Salésiens toujours y revinrent pour travailler pour les jeunes les plus besogneux. En 125 ans, les ombres ne sont pas manquées : comme quand, durant la II guerre mondiale, l’œuvre subit la bombardement des Alliés et trois religieux y trouvèrent la mort, avec deux orphelins ; ou en 1964, quand durant une excursion en barque, 16 jeunes et un clerc trouvèrent la mort, catastrophe qui porta aussi à l’arrestation d’un salésien.
Cependant, l’œuvre a toujours continué et elle a grandi : en 1928 c’est l’atelier artisanal de couture, après la II Guerre ce sut l’internat, l’oratoire, l’Union des Anciens élèves et des Salésiens Coopérateurs, puis ce fut la création de la paroisse ‘Marie Auxiliatrice’, dont le premier curé a été le P. Giorgio Spitaleri et on y accueillit les jeunes envoyés par la prison de mineurs de Palerme.
Aujourd’hui encore il y a tant de jeunes besogneux et victimes de toute sorte de pauvreté, auxquels l’œuvre de Marsala continue à répondre avec le charisme de Don Bosco.