Comment le thème des peuples d’origine a-t-il été discuté lors de l’Assemblée synodale ?
Les Pères synodaux savaient que l’un des thèmes les plus importants était celui des peuples autochtones. Le Pape François, après avoir rencontré les peuples indigènes à Puerto Maldonado, Perou, le 19 janvier 2018, avait établi que le thème principal du Synode sur la Pan-amazonienne était lié à la défense des peuples indigènes et amazoniens. Elle reconnaît également les peuples autochtones comme les principaux interlocuteurs à tous les niveaux, y compris avec l’Église. C’est pourquoi le Pape François s’est fait l’interprète prophétique prenant position contre tous les projets qui menacent la vie des peuples amazoniens, des peuples autochtones et de leurs territoires...
Quelle est votre évaluation des résultats du Synode sur les peuples autochtones ?
Les peuples autochtones ont fait l’objet d’une attention particulière au Synode... Je crois que dans le document final, la question autochtone apparait bien. Cela pourrait être mieux, mais il est bien connu que le processus synodal est construit par plusieurs mains. Mais les peuples autochtones qui ont participé au Synode pourront réécrire leurs contributions, interpréter ce qui est contenu dans le Document et établir de nouvelles réflexions, en fonction de leurs réalités spécifiques. Les Pères synodaux ont été très attentifs aux voix des peuples autochtones. De nombreux Pères synodaux ont déclaré que les représentants [des peuples autochtones] ont fait une différence au Synode. Et ça l’était vraiment.
Peut-on dire que c’était un synode des peuples autochtones ?
Je dis que le Synode sur la région pan-amazonienne est un Synode des évêques, mais nous, peuples indigènes, nous avons fait partie du processus synodal depuis la convocation, et dans le processus de préparation et de participation du Synode. Notre participation a montré qu’il fut un temps où les évêques et les missionnaires de l’Amazonie parlaient pour nous. Mais depuis quelques décennies, tant dans la société que dans l’Église, nous parlons nous-mêmes de ce que nous pensons, de nos réalités, de nos communautés chrétiennes indigènes, parce que nous sommes nous-mêmes le peuple de Dieu, nous sommes l’Église, nous ne voulons pas être de simples destinataires de l’évangélisation, mais des évangélisateurs.