Jamais auparavant un supérieur en charge d'une Congrégation religieuse n'avait été créé cardinal. Et, une autre particularité de la nomination du P. Á.F. Artime, celui de ne même pas être évêque. « Je continuerai à être le même, avec une responsabilité différente, mais profondément humain et profondément solide, » a confié le Recteur Majeur au journaliste de la Cadena COPE, Ángel Expósito.
Le Xe Successeur de Don Bosco a avoué qu'il avait appris sa nomination lorsque le Saint-Père l'avait annoncée à l'Angélus, et qu'il ne s'y attendait pas. « Nous n'en savions rien, j'examinais certaines choses avec un Provincial salésien et quand on me l'a dit, j'ai pensé qu'il y avait une erreur. »
Puis, lorsque le Recteur Majeur, le 11 juillet, a été reçu en audience par le Pape pour recevoir de lui les dispositions concernant les démarches consécutives à cette nomination, le P. Á.F. Artime - qui connaît le Pape depuis l'époque de leur service contemporain à Buenos Aires - lui a dit avec confiance : « Saint-Père, permettez-moi de vous rappeler une chose : il y a 10 ans, lorsque dans la Salle Clémentine vous avez accueilli les 267 Salésiens du 27e Chapitre Général (qui l'avait élu Recteur Majeur pour son premier mandat, NDLR), vous m'avez dit : « Eh, gallego, qu'est-ce qu'ils t'ont fait ! » Et maintenant c'est moi qui vous dis : « Saint-Père, que m'avez-vous fait ! ». Et je dois dire que le Pape a réagi avec un rire vraiment sincère et profond. »
« Un Salésien ne cesse jamais d'être un Salésien, n'est-ce pas ? » a demandé le journaliste au P. Á.F. Artime, qui s’est dit « très heureux d'accompagner les jeunes dans la vie. C'est dans mon ADN, et où que j'aille et quoi qu'on me demande, il y aura toujours une attention aux jeunes, à l'éducation, aux plus vulnérables, et c'est ce que je pourrai offrir, avec mon style personnel, à mon nouveau service, où j'essaierai de donner le meilleur de moi-même, dans le dialogue et le respect de la diversité. »
D'autres sujets ont également été abordés dans l'interview. En ce qui concerne la formation professionnelle, le futur cardinal a déclaré : « Don Bosco a commencé avec ses premiers garçons à Turin ce qui se rapprochait le plus de la formation professionnelle, qui avait déjà d'autres précédents, comme celui de Saint Philippe Néri. Mais c'est là que la mission salésienne a commencé, là où Don Bosco a commencé à enseigner les métiers aux plus jeunes, là où les jeunes de toutes religions et nationalités finissent par trouver une place dans la vie et leur dignité est valorisée. »
Enfin, au sujet de la migration et des réfugiés, il a commenté : « Lors d’un jour comme celui-ci, 68 millions de personnes sont en déplacement dans le monde... C'est une chose de vouloir s'occuper de la sécurité, mais il faut garder à l'esprit qu'une personne différente n'est pas un danger. Car s'il y a quelque chose que j'ai appris au cours de mes voyages dans le monde salésien, dans les 118 Pays que j'ai visités, c'est la richesse de la diversité ! C'est un thème à prendre en considération et la première chose à savoir est pourquoi ces personnes se déplacent et pourquoi elles émigrent. Et s'il y a quelqu'un qui connaît bien la migration, c'est nous, les Espagnols, » a conclu le cardinal à propos de cette réalité « qui ne peut pas être oubliée. »