Le regretté Zygmunt Bauman, dans son dernier livre, définit le concept d’insensibilité morale comme « la sorte de comportement cruel, inhumain et impitoyable ou comme une attitude indifférente manifestée envers les épreuves et les tribulations des autres ». Aujourd’hui, des millions de personnes vivent le drame de la faim et nous qui « nous nous sentons bien », nous vivons une insensibilité morale et humaine.
Des milliers d’enfants au Sud Soudan, luttent « entre la vie et la mort, combattent en des petits centres contre la malnutrition ». « L’armée bloque les routes privant de nourriture de zones entière afin qu’il n’y en ait pas assez, c’est-à-dire elle est en train de provoquer une faim induite », a écrit Albert Rojas, un journaliste de ‘El Mundo’.
Cette famine, déclarée officiellement, a le nom de « famine induite ». Devant ce drame, le Pape François a annoncé, en réponse à un séminariste du Nigeria, que « nous sommes en train de considérer un voyage au Sud Soudan ». « Bonne chance, Pape courageux et téméraire ! Que ta mission au Sud Soudan soit possible et ait du succès. Le peuple et les pauvres au Sud Soudan, qui pleurent et crient pour la paix, vous attendent. Et ils ont besoin de toi. Tu es leur unique espérance », a écrit J.M. Vidal, écrivain pour « Religion Digital ».
« Et les Salésiens ?», se demanderont quelques lecteurs. Ils continuent à travailler au milieu de la guerre, de la faim et, peut-être, de la solitude. Ils continuent à servir dans les camps des réfugiés, accueillant tous ceux qui cherchent refuge. Encore, avec les Sœurs Missionnaires de Marie Secours des Chrétiens, ils offrent assistance religieuse et aide, abri, nourriture, habits, santé et hygiène pour les malades.
Le silence et la peur de dire cette vérité dramatique, de la « famine déclarée » auront comme résultat la mort de millions de personnes ; « 5,5 millions, au terme de la saison sèche, en juillet, quand la récolte sera épuisée, si on ne fera rien pour arrêter la diffusion et la gravité de la crise alimentaire », affirme la FAO.