Actuellement des générations de jeunes mexicains sont nés dans un contexte de frontière fortifiée. Les temps actuels nous ont porté à déformer la signification de certains termes. C’est le cas de la parole ‘frontière’.
La géopolitique a causé une mutation dans la compréhension du terme « frontière », qui est passé d’être une opportunité de rencontre à être une barrière, une division, une rencontre ratée. L’autre cesse d’être mon prochain et devient l’ennemi à éloigner.
Nous rencontrer avec celui qui souffre nous rend responsable de son bien-être. C’est l’attitude évangélique que nous sommes appelés à pratiquer et à proclamer. Et la manière très concrète de voir cette nécessité dans notre monde contemporain, se trouve parmi les déplacés, ceux qui émigrent, qui cherchent refuge à cause de situations de douleur, de la faim, de la persécution, qui les poussent à se déplacer, à émigrer, à chercher refuge ailleurs.
Nous sommes appelés à avoir ‘sentiments de frontière, pensées de frontière, actions de frontière ‘… Mais que signifie-t-il ? Que nous devons avoir des sentiments vers l’autre, vers celui qui est divers, vers celui qui est mon prochain et vers lequel je puis aller à la rencontre. Cela veut dire penser en sachant qu’il y en a d’autres que pensent autrement. Cela signifie avoir le courage de penser autrement, d’être innovateurs.
Notre Congrégation est une mosaïque de diversités. Nous sommes une grande famille qui comprend une grande variété de cultures, contextes, langues, races, idées et traditions, mais nous reconnaissons la richesse de cette même diversité et l’identité du charisme. Et, sans tenir compte de l’endroit où il nous arrive de vivre aujourd’hui, nous devons avoir le courage de témoigner notre engagement chrétien et salésien de désobéir, à motif de notre foi, à des politiques et idéologies qui veulent nous imposer la division et la perception de l’autre comme un ennemi.
Notre Famille Salésienne se vante de splendides expériences et initiatives durables d’inclusion, de voisinage, de participation, qui rendent vivante cette merveilleuse phrase de Don Bosco : « Il suffit que vous soyez jeunes pour que je vous aime », à laquelle je voudrais ajouter aujourd’hui… indépendamment de votre origine, race, votre passé ou condition de vie.