« Passionnés pour Jésus-Christ, consacrés aux jeunes. Pour un vécu fidèle et prophétique de notre vocation salésienne ». C'est le thème du 29e Chapitre Général des Salésiens qui a lieu dans la Maison Mère de Valdocco : les quelque 220 pères capitulaires, représentant les 136 nations où les Fils de Don Bosco sont présents, ont élu mercredi 25 mars le nouveau Recteur Majeur, le P. Fabio Attard, qui, en harmonie avec le Jubilé de l'Espérance et l'Étrenne 2025 « Ancrés à l'Espérance, pèlerins avec les jeunes », ont décidé de rencontrer « d'abord » les jeunes « indisciplinés et en danger », comme les appelait Don Bosco, « et qu'il irait chercher aujourd'hui ».
Dans la matinée du jeudi 3 avril, le P. Attard s'est rendu à l'institut pénal pour mineurs « Ferrante Aporti » de Turin pour rendre visite aux jeunes détenus, pour la plupart étrangers, accompagné de son confrère aumônier, le P. Silvano Oni.
« C'est ici que le Système Préventif de Don Bosco est né - explique le P. Attard - et depuis Turin, où le charisme salésien est né, nous voulons continuer d’être proches des jeunes qui ont eu moins, car, comme nous le recommandait notre fondateur, « chez chaque jeune, même le plus malheureux, il y a un point accessible au bien, et le devoir premier de l'éducateur est de chercher ce point, cette corde sensible du cœur et d'en tirer bénéfice » ».
Précisément le Saint de la Jeunesse, rappelle le Recteur Majeur, dans ses « Mémoires de l'Oratoire » raconte comment il a compris que - à Turin au XIXe siècle, qui avait de nombreuses similitudes avec les banlieues du monde d'aujourd'hui - il fallait donner de l'espoir aux jeunes les plus fragiles et les plus pauvres. « Voir des foules de jeunes, âgés de 12 à 18 ans, tous sains, robustes, à l'esprit brillant, mais les voir là oisifs, rongés par les insectes, manquant de pain spirituel et temporel, était quelque chose qui m'a horrifié ». Don Bosco a écrit cela.
« Qui sait - me suis-je dit - si ces jeunes avaient un ami à l'extérieur qui s'occupait d'eux, les assistait et les instruisait dans la religion pendant les vacances, qui sait s'ils ne pourraient pas éviter la ruine ou au moins réduire le nombre de ceux qui retournent en prison ? J'ai communiqué cette pensée au P. Cafasso (son père spirituel, patron des prisonniers, confesseur des condamnés à mort, NDLR) et avec ses conseils et ses lumières, j'ai commencé à envisager les moyens de la réaliser ».
Nous sommes en 1855 à la « Generala » (c'était le nom de la prison pour mineurs de Turin, aujourd'hui « Ferrante Aporti ») : ici Don Bosco rend visite aux jeunes détenus et c'est à partir de ces après-midis passées à jouer et à dialoguer avec eux qu'il invente le Système Préventif, comme le rappelle une plaque qui lui est dédiée dans les couloirs de l'Institut.
C'est pourquoi, depuis lors, les aumôniers du « Ferrante » sont salésiens et essaient, à la suite de Don Bosco, comme on fait dans tous les oratoires du monde, d'aimer les jeunes : « vous obtiendrez plus à travers un regard de charité, une parole d'encouragement que par beaucoup de reproches » - a encore écrit le Saint. Après tout, conclut le P. Attard, « le Pape François, en ouvrant la deuxième porte sainte après la Basilique Saint-Pierre, dans la prison de Rebibbia, nous a montré où nous devons apporter espérance et consolation ».
Marina Lomunno
Source : La Voce e Il Tempo