Espagne – L’histoire d’Alhassane en quête d’un avenir meilleur

13 novembre 2023

(ANS - Málaga) - De la Guinée à l'Espagne : Alhassane Camara partage son voyage à travers le désert et la mer Méditerranée, en passant par des difficultés et pertes. Son histoire s'entrelace avec celle de son compagnon de voyage, Abdul, et enfin avec celle de la « Fundación Don Bosco » des Salésiens d'Espagne, grâce auxquels Alhassane a trouvé au cours de son voyage une nouvelle maison, une nouvelle famille et la perspective d'un avenir prometteur.

« Je m'appelle Alhassane Camara, je viens de Guinée Conakry et je voudrais vous raconter un peu l'histoire de mon arrivée ici en Espagne, pour partager avec vous mon voyage qui est devenu ma plus grande aventure.

Durant cette période, j'ai observé pour la première fois et, en même temps, traversé le désert, où j'ai pu voir la beauté des dunes et combien la chaleur peut être dure, cruelle et douloureuse. J'ai également navigué sur la mer Méditerranée et j’ai traversé à pied plusieurs villes.

En 2017, nous avons quitté nos maisons pour voyager en bus vers le Mali, Pays frère de la Guinée et, après deux semaines là-bas, nous nous sommes déplacés jusqu'à la frontière avec l'Algérie. Nous avons traversé le désert à pied pendant trois jours, appréciant les dons qu'il nous faisait et subissant aussi sa dureté. C'était le troisième jour qu'un groupe armé nous a bloqués et exigeait une rançon pour notre liberté. Heureusement, ma mère a trouvé l'argent et l'a envoyé pour me permettre de continuer mon voyage.

Nous sommes arrivés dans la ville algérienne de Blida sans nourriture, sans argent et sans force pour continuer. Nous avons donc dû trouver un moyen de survivre en travaillant comme maçons jusqu'à ce que nous ayons économisé suffisamment pour continuer notre route vers le Maroc. Un ami nous y attendait et nous a donné un logement pendant trois mois, au cours desquels nous avons continué à travailler pour obtenir plus d'argent pour traverser la Méditerranée. Et nous avons réussi ! Après avoir récolté suffisamment d'argent, nous avons pu payer une personne qui nous a faits monter sur un zodiac. Nous étions 59 personnes, 50 hommes et 9 femmes, mais nous n’avons pas tous réussi à arriver en Espagne. Beaucoup se sont perdus dans l’immensité de la mer. Parmi eux, Abdul, qui était mon compagnon de voyage dès notre départ de nos maisons. Par ces mots, je raconte non seulement mon histoire, mais aussi la sienne.

Quand je me suis réveillé après le naufrage, mon voyage en solo a commencé, même si pour une courte période, car, heureusement, dans mon aventure, j'ai toujours été entouré de personnes qui m'ont tendu la main.

Je suis passé par un centre pour mineurs où j'ai commencé à fréquenter le centre « Don Bosco » de Malaga, où je suis engagé dans une école de mise au travail et je suis des cours d'espagnol. Peu de temps après, j'ai commencé à vivre dans un appartement avec d'autres personnes et lorsque j'ai obtenu un contrat, je suis devenu indépendant très rapidement. Mais quelque chose s'est passé qui a changé ma situation : mes documents ont expiré et je n'ai pas pu les renouveler à cause de problèmes avec le consulat guinéen, j'ai donc perdu mon emploi et mon compte bancaire a été bloqué. Grâce à un ami, j'ai pu conserver la maison dans laquelle je vivais pendant quelques mois. C'est alors que Stanley, un ancien camarade du centre de jeunes, m'a rappelé que je pourrais toujours retourner au « Don Bosco, » que ce serait toujours notre maison et qu'ils pourraient peut-être m'aider.

Après avoir repris contact avec eux, je suis allé passer un entretien et je suis entré dans la Maison « Francisco Míguez, » qui est depuis devenue ma maison et ma famille. Je n'ai pas arrêté de travailler pour mon avenir, au contraire, j'ai atteint plusieurs de mes objectifs : j'ai un passeport, je fréquente l'école secondaire, j'apprends un métier qui m'ouvrira des portes pour obtenir un emploi de qualité, j'ai rencontré de nouvelles personnes et de nouveaux compagnons de voyage. J'ai atteint tout cela aussi grâce à Abdul : nous avions tous les deux les mêmes objectifs, mais notre destin a été différent.

Aujourd'hui, je veux dire merci à tous les professionnels du Don Bosco qui m'ont aidé quand je n'étais pas dans les meilleures conditions, et à tous ceux qui continuent à me soutenir. Je n'arrêterai jamais de me battre pour un avenir meilleur. »

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