Condamnés pour divers infractions et crimes, allant du vol au meurtre, les détenus à l'intérieur de la prison vivent dans des conditions très difficiles. Pour cette raison, tout geste ou activité autre que leur routine est un encouragement pour eux, et ils en sont reconnaissants. Les Salésiens qui les visitent en prison ne les jugent pas pour leur passé ; ils les accompagnent plutôt dans le présent et vers l'avenir, les aident et leur montrent la beauté de l'Évangile.
Afin qu'ils puissent gagner honnêtement leur vie une fois sortis de prison, le P. Bartol leur a enseigné l'art de la saponification : d'abord il leur a enseigné à fabriquer du savon en poudre, puis du savon liquide. « C'est ainsi que nous aidons les prisonniers. Ils apprennent à fabriquer du savon afin qu'après avoir purgé leur peine, ils puissent le produire pour le vendre et gagner dignement leur vie, » explique le Salésien.
Dans les prisons camerounaises, comme dans de nombreuses autres prisons africaines, les détenus vivent ensemble quels que soient leurs délits, leurs peines ou leur âge, en nombre bien supérieur à ceux pour lesquels les structures sont conçues. Ces conditions de surpeuplement, de chaleur et de pénurie d'eau et de nourriture rendent la vie des détenus très difficile et elles favorisent également l'apparition et la propagation de nombreuses maladies.
Le P. Bartol, sachant tout cela, dès le début a essayé non seulement d'accompagner les prisonniers, mais aussi de les aider. À travers son attitude, il a gagné leur confiance et il n'a pas été difficile de démarrer des activités avec eux.
« Nous avons organisé non seulement des cours de fabrication de savon, mais aussi pour leur enseigner à lire et à écrire, car tous n'étaient pas capables de le faire. Et pendant les vacances ou les jours fériés, nous organisons aussi des tournois sportifs, » explique le missionnaire polonais.
Pour le projet de production de savon, le P. Bartol a demandé l'aide d'un professionnel du secteur pour organiser un cours complet à l'intérieur de la prison. Ils ont d'abord expliqué la partie théorique aux détenus, puis ils ont créé un atelier avec la partie pratique. Les prisonniers reçoivent des cahiers dans lesquels ils notent les proportions et combien de cuillères doseuses ont été nécessaires pour fabriquer le savon ; d'autre part, il n'y avait aucune possibilité de faire autrement, puisque personne n'avait de balance pour en mesurer le poids.
Les produits finis sont emballés dans des conteneurs et vendus avec des autocollants indiquant : « Savon produit dans la prison d'Ebolowa sous la direction de Don Bosco. » De cette manière, il est possible d'acheter du nouveau matériel et de nouveaux produits chimiques à travers lesquels poursuivre la production. Au final, c'est un projet simple, mais très concret pour les détenus, qui est récompensé par la satisfaction de les voir actifs aujourd'hui et tournés vers un avenir de vraie liberté demain.