Quels ont été les aspects qui vous ont le plus frappé de la figure du P. Bolla, que vous avez connu personnellement ?
Poussé par une claire motivation missionnaire, illuminée par le Concile Vatican II, il s’est montré audace, partageant la vie (très dure pour un occidental) d’un peuple amazonien : journées de travail aux champs avec les ‘Achouar’, dont il se considérait hôte ; de très longues marches dans la forêt pour visiter peu de gens ; de longues heures passées dans de minuscules communautés pour résoudre des problèmes que nous pourrions facilement liquider comme insignifiants… Mais cela a été sa manière de vivre la consécration à un peuple, et qui permit d’ouvrir un nouveau parcours d’évangélisation.
Pourriez-vous nous parler des livres qu’ont été écrits sur le P. Bolla, avec le patronage du VIS ?
Il est lui-même l’auteur d’un volume, publié posthume, au Pérou, en 2015, en espagnol, dont je me suis occupé pour la traduction et la publication : « Il mio nome è Yankuam’ » (Mon nom est Yankuam’) (Elledici 2018). Il est adressé à celui qui veut connaitre les habitants de la forêt amazonienne, mais en particulier aux opérateurs pastoraux qui désirent réfléchir sur la manière de rencontrer l’Evangile et les cultures qui ne l’ont pas encore connu.
Dans le deuxième volume : « Gridò il Vangelo con la vita » (Il cria l’Evangile avec la vie) (Elledici 23018), l’auteur, le P. Juan Botasso, met en évidence les profondes motivations du choix pastoral du P. Bolla.
Un troisième volume, édité par la Province Salésienne de l’Italie Nord-Est (INE), a comme titre « Yankuam, padre del popolo Achuar » (Yankuam, père du peuple Achuar). C’est une biographie complète pensée en vue d’une ample divulgation de sa figure.
Sur base de votre contact avec le P. Bolla, que pouvez-vous nous dire sur le respect pour l’identité des peuples indigènes ?
La réponse nous la donnée le Pape François. Avec cette Amazonie menacée, avec ces populations angoissées devant leur avenir, surtout les indigènes, le Pape a d’abord voulu les rencontrer, à Puerto Maldonado, en janvier dernier, et puis il a convoqué le Synode Pan-amazonien, pour rendre possible la naissance et le développement d’une Eglise indigène, acculturée, et qui ait des pasteurs indigènes pour la guider. Exactement l’expérience vécue pendant 40 ans par le P. Bolla, qui se présente, maintenant, comme une réponse providentielle et comme un modèle expérimenté et positif pour indiquer, concrètement, la route aussi aux Pères Synodaux.
Yankuam, une étoile qui puisse briller dans le ciel de la sainteté salésienne ?
Comme le dit le P. Domingo Botasso, un des salésiens qui a vécu le plus longtemps à côté de Yankuam : « S’il n’est pas saint, lui, personne n’est saint ».
