Quelle a été votre réaction au séisme ?
Au moment de la première secousse j’étais à Lourdes, mais dès qu’on m’a averti, j’ai pris le premier vol. A Amatrice, le premier que j’ai rencontré a été le boulanger Valerio. Il m’a conduit derrière la maison, complétement détruite, en me montrant trois sacs noirs, d’où sortaient des pieds et m’a dit : « Voici ma femme et mes deux enfants ».
Ne vous êtes jamais demandé : ‘où est Dieu’ ?
Je reprends la phrase que j’ai prononcée durant les funérailles des victimes : le tremblement de terre ne tue pas, ce sont les ouvres de l’homme qui tuent. Le tremblement de terre a toujours existé, l’unique responsabilité de ces victimes est l’homme. (…) Et pour cela on ne peut pas assumer une attitude fataliste contre le destin ou contre Dieu.
Après le tremblement de terre : y a-t-il eu plus de solidarité ou d’égoïsme ?
Par paradoxe, le tremblement a eu son aspect positif : il a permis de retourner è l’essence des rapports. Mais il y a aussi des personnes incapables de supporter tout cela, comme cet homme qui, il a quelques semaines, s’est pendu. Personne ne peut s’en sortir tout seul.
Que faut-il faire aujourd’hui ?
Reconstruire n’est pas seulement la tâche de l’Etat, il faut l’aide d’une communauté qui ne regarde pas seulement ses intérêts. Il faut rester près des personnes, et pour cela j’ai décidé d’écrire un livre avec la biographie des 200 victimes du tremblement de terre. Et puis il faut aider les petites activités locales qui ont tout perdu. Enfin, recréer les lieux de la communauté, comme aussi les églises, pour qu’on puisse avoir des points de référence.
Quelles ont été les images les plus douloureuses et les plus rassérénées ?
Les images douloureuses sont nombreuses, on a une sensation d’impuissance devant un tel désespoir. Les images les plus belles sont les baptêmes des premiers enfants nés après le tremblement, qui portent, avec leur sourire, un germe d’espérance.
Mgr Pompili nous a communiqué qu’avec l’argent récolté il aidera « un couple avec un enfant, qui a perdu son atelier » à relancer son activité.
Sur YouTube est disponible aussi une vidéo-interview à Mgr Pompili.