« Ce sexennat devra être marquée par un travail profond dans la Congrégation pour grandir dans la profondeur charismatique, dans l'identité salésienne, dans toutes les phases de la vie, avec un engagement sérieux dans chaque Province et dans chaque communauté salésienne, pour parvenir à dire comme Don Bosco : « J'ai promis à Dieu que le dernier souffle serait pour mes pauvres jeunes, » affirme la première Ligne de Programme pour le sexennat 2020-2026.
Qu'est-ce qui vous tient vraiment à cœur en l'ayant choisie comme la première des Lignes de Programmes de ce sexennat ?
Quand nous pensons à nous-mêmes, à la mission salésienne, à nos œuvres… Cela ressemble à un « bois » dense avec beaucoup de choses à l'intérieur ; mais ce qui me tient à cœur, c'est de dire : « Attention, tout n'a pas la même importance ou la même valeur ! » Au centre doit être notre identité charismatique, le fait que chacun de nous puisse dire : « Je suis et je me sens un vrai Salésien de Don Bosco à la suite de Jésus. » Le P. Viganò a déjà souligné que le généricisme ne nous sert pas, et dans le monde d'aujourd'hui, qui est encore plus complexe, nous devons réfléchir à qui nous sommes, à ce que nous proposons et pourquoi. En tant que Salésiens, nous sommes, par notre appel et dans notre réponse, des personnes amoureuses de Dieu, qui ont vu dans le charme de Don Bosco une très belle manière de dépenser toutes leurs énergies. Et dans quel but ? Partager cette vie avec les enfants et les jeunes.
Comment être à la fois sensible à la profondeur de l'esprit et attentif aux défis de ce monde, comme l'était Don Bosco ?
À cette question très actuelle, je réponds à partir de ce que j'ai réfléchi pour l'Étrenne 2022, sur la spiritualité de St. François de Sales : « Tout est basé sur la capacité d'aimer. » Si je ressens au fond de mon cœur une fascination extraordinaire pour Jésus et que je me sens profondément aimé de Dieu, et si quand je suis parmi les jeunes je me sens vraiment à ma place, alors j'ai développé un cœur capable d'aimer et ces deux éléments nous donnent toute la créativité pour donner les réponses nécessaires à notre époque. La pandémie a causé de nombreux problèmes dans le monde entier, ainsi qu'à la Congrégation, mais elle nous a aussi montré la grande créativité du monde salésien. Je ne crains pas que nous n'ayons pas la capacité de répondre aux besoins toujours nouveaux de notre temps : il s'agit d'avoir un cœur réchauffé par l'amour à l'intérieur, capable d'aimer.
Pourquoi le retour au Valdocco peut-il être un chemin vers l'avenir, et non un retour vers le passé ?
Revenir au Valdocco, comme nous l'a dit aussi le Pape, c'est retrouver notre « Galilée, » notre rendez-vous avec le Seigneur ressuscité, qui envoie ses disciples partout dans le monde depuis la Galilée, la terre de la vie ordinaire et cachée de Nazareth. Pour nous les Salésiens, retourner au Valdocco n'est pas de la nostalgie ; c'est faire un pas vers la source où trouver le lieu théologique de la rencontre avec Dieu, chez les jeunes d'aujourd'hui : c'est notre direction pour le chemin qui nous attend.
Quel est le défi vocationnel aujourd'hui pour toute la Vie Consacrée ?
En premier lieu, la Vie Consacrée n'est pas un chemin simple : elle n'est pas pour ceux qui veulent une vie paisible.
Deuxièmement, la vie consacrée est un chemin d'humilité. On ne peut pas se faire fort, être fier... Si c'était le cas dans le passé, certainement aujourd'hui il n'y a plus de place pour cela. C'est le moment d'être humble, de marcher dans l'unité et d'unir les efforts.
Enfin, comme cela est clairement indiqué dans cette première ligne programmatique, il est nécessaire de maintenir la centralité du Christ dans sa vie personnelle. S'il n'y a pas cela, tôt ou tard des fragilités humaines apparaissent, peuvent être vues et ressenties.
La centralité du Christ «fonctionne-t-elle » même dans des contextes non chrétiens, où opèrent plus de 60% des présences salésiennes ?
Absolument, même dans les Pays où l'on ne peut même pas prononcer le nom de Jésus ou de Marie. Parce que cette centralité dans ces contextes signifie aider tous nos jeunes à vivre une vie en harmonie avec les valeurs de l'Évangile avec honnêteté et bonté. On fait cela par notre présence et notre témoignage de vie.
Même là où nous ne pouvons pas parler explicitement de Jésus-Christ Ressuscité, nous pouvons parler du Dieu de nous tous et aider à grandir avec une humanité selon le cœur de Dieu.
L'interview complète, menée par le P. Silvio Roggia, SDB, s'est ensuite poursuivie avec les questions reçues en ligne des auditeurs ; et elle est toujours visible sur la page Facebook des Salésiens d'Italie.