Brésil – P. Lima Cordeiro, SDB : « Je n’ai pas cessé d’être indigène parce que j’ai suivi la formation salésienne »

(ANS - Manaus– Le P. Reginaldo Lima Cordeiro est salésien depuis 2002 et prêtre depuis 2010. Brésilien, actuellement Vicaire provincial et délégué à la Pastorale des Jeunes et aux Missions de la Province Brésil-Manaus, appartient aux indigènes d’ethnie Arapaso, qui vivent sur les rives du fleuve Uaupés et de ses affluents, en Amazonie. Alors que toute l’Église se prépare à vivre le Synode des évêques pour la Région pan-amazonienne, prévu en octobre prochain, le P. Lima Cordeiro partage son processus personnel d’intégration entre la réalité autochtone et la formation catholique.

Comment s’est fait votre choix d’être prêtre ?

Mon histoire est étroitement liée à l’évangélisation des Salésiens du Haut-Rio Negro. Au cours de l’histoire de l’évangélisation de cette terre, certains sont passés par là, mais les Salésiens y sont arrivés en 1915, et de là ils sont allés dans différents territoires, rassemblant les différents groupes ethniques le long du fleuve Uaupés, toujours engagés dans l’évangélisation et l’éducation.

Mes parents étaient élèves dans un institut salésien et ma vocation vient de l’histoire de mes parents. Puis mon désir d’être prêtre est né avec l’invitation des salésiens à faire l’expérience de la vie salésienne ; je suis allé faire cette expérience, je suis resté jusqu’à aujourd’hui.

Comment s’est passé le processus d’intégration, de l’indigène au prêtre ? C’était facile ?

Pas beaucoup. Dans ma famille nous sommes 7 enfants, je suis le plus jeune, et dans la tradition des Arapasos, si le dernier enfant est le mâle, c’est lui qui a la tâche de prendre soin des parents : j’aurais dû me marier, avoir des petits-enfants, m’occuper d’eux.

Ayant fait l’expérience des internats salésiens, mes parents m’ont dit que mon choix ne durerait pas longtemps, parce que dans les maisons religieuses il y a un temps pour tout et selon eux je ne l’aurais pas enduré. Pendant mes sept années de formation, jusqu’aux vœux perpétuels, ma famille espérait que j’abandonnerais. J’ai eu des difficultés avec mes parents, mais pendant ma formation les Salésiens ont commencé à me montrer une autre perspective.

Quel était ton parcours identitaire en tant qu’indigène et prêtre ? Quelque chose a-t-il changé dans les traditions indigènes vivantes ?

Être indigène, c’est une question d’essence, de culture, de racines.... Vous ne pouvez pas les laisser partir. Au contraire, les choses doivent être intégrées et j’ai dû faire ce processus d’intégration... Cela devait être très bien fait, en dialogue, avec un bon accompagnement... Mes formateurs ont su faire un excellent travail....  Je n’ai pas cessé d’être indigène parce que j’ai suivi une formation salésienne ; au contraire, je me sens plus préparé et avec une meilleure identité indigène. Je crois que l’Évangile est ceci, la rencontre des cultures qui transforme l’être humain et fait vivre la vie d’une manière différente.

Source : Portal Amazônia

InfoANS

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