Il y a 10 ans, la vie du coureur cycliste a changé de façon drastique. Une tumeur a nécessité l’amputation immédiate de sa jambe droite. Un vrai coup de tonnerre pour un passionné pur-sang du sport. Mais « pour chaque problème, il y a une solution ». Il revendique sa place parmi les collectionneurs de médailles. Il lui en manque une : tout se jouera aux Jeux Paralympiques de Paris.
Enfant, il a tâté de tous les sports : judo, tennis, nage, foot… Difficile de trouver un sport qu’il n’ait pas pratiqué. Il s’était renseigné, et il avait choisi sans hésiter l’école Don Bosco de Zwijnaarde, près de Gand, même si elle était plus éloignée, parce qu’on y pratiquait beaucoup de sports. Tous les jours, il a fait les six kilomètres à vélo pour s’y rendre, par tous les temps.
Il garde d’excellents souvenirs du Collège Don Bosco, surtout le temps de sport obligatoire pendant la pause de midi, une épine pour certains, mais pour lui un véritable cadeau. Il a passé des heures et des jours sur les terrains de football et les pistes d’athlétisme. Il aimait les activités parascolaires : balades en bicyclette, marches pendant les vacances, le pèlerinage à vélo de Zwijnaarde à Turin, etc. C’était l’occasion de connaître autrement les professeurs. Il y avait encore des Salésiens parmi eux ; on les voyait sur la cour de récréation et on savait qu’on pouvait toujours aller les trouver ; ils étaient une oreille attentive. Ses meilleurs amis d’aujourd’hui datent de cette époque.
À l’âge de 22 ans, il s’est tourné vers le triathlon. Son rêve était de devenir un « Iron Man ». En 2012, il avait 28 ans, il s’était préparé pour le marathon, mais on lui a découvert une tumeur à la jambe. A commencé alors le trajet des chimiothérapies, de l’amputation, de la revalidation. Pendant celle-ci, il est entré en contact avec quelqu’un qui accompagnait des coureurs avec prothèse. Il a commencé à courir pour le plaisir. C’est tombé à pic : de nouveau faire du sport, construire une vie sociale, voir des amis, parler de ses problèmes… Mais il devint vite évident qu’il n’avait pas un grand talent pour la course à pied avec une prothèse. Entretemps, il avait aussi repris le vélo.
Il a été champion de Belgique, champion d’Europe, champion du monde en paracycling. La médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo lui est passée sous le nez, à cause d’une disqualification par le jury, qui a trouvé qu’il n’utilisait pas suffisamment sa selle. Il avait pourtant pulvérisé son propre record. Alors, pour ajouter l’or à son palmarès, il se prépare pour les JO de Paris. Ce n’est pas la revanche qui le motive, il veut juste être le meilleur du moment.
Ewoud est marié, il a deux enfants. Il les mettrait sans hésiter à Don Bosco, si l’école n’était pas si loin du lieu où il habite. En éducation, il estime qu’il est important de donner le bon exemple. Si tu veux que les autres soient aimables avec toi, commence toi-même à être aimable.
Il déclare qu’il n’est pas croyant, mais il lui est arrivé d’allumer un cierge et de bredouiller une rapide prière… on ne sait jamais, cela pourrait aider à décrocher cette médaille d’or qui lui manque !
Source : Don Bosco Aujourd’hui