Après six ans, le dernier journal du P. Luis (Luigi) Bolla a été retrouvé. Le P. Vicente Santilli, SDB, a en sa possession le carnet original, conservé à la Province « Santa Rosa » du Pérou. Le P. Clavijo, qui a travaillé avec le P. Bolla pendant plusieurs années, a trouvé le journal avec le titre simple « 80 Kuyuntsa » : après 79 journaux écrits à la main par Yankuam’ (terme avec lequel le peuple indigène Achuar appelait le P. Bolla, et qui signifie « Lumière du Crépuscule »), aujourd’hui vous pouvez aussi lire le dernier, qui vous permet de participer à ses profondes réflexions sur la foi et le travail du peuple Achuar.
« En ce moment, les peuples indigènes de la jungle se sont organisés - commence le P. Bolla dans son journal -. L’école véritablement bilingue et biculturelle est fondamentale pour que les peuples autochtones entrent dans l’histoire et soient respectés ».
Chaque soir, à la lumière d’une bougie, le P. Yankuam’ écrivait dans un cahier de sa vie avec les Achuar, sur son travail pastoral et sur le terrain, sur ses voyages, il racontait des anecdotes sur les nouvelles aventures de chaque jour ; mais, surtout, il intériorisait sa foi et sa façon de percevoir une réalité complexe dans laquelle il s’insérait naturellement de plus en plus.
Le P. Bolla a écrit jusqu’au dernier jour où il était conscient. Ses derniers textes, imprimés de sa propre écriture, ont été écrits pendant les Exercices Spirituels de 2013 à la maison de retraite de Chosica (Pérou), quand une soudaine ischémie cérébrale l’a surpris dans sa chambre le 6 janvier. Il ne s’est jamais remis et est mort le 6 février 2013.
Le « Journal 80 », écrit à la main, nous donne ses dernières réflexions sur la retraite de cette année-là, qui semble être sa préparation à la vie éternelle. Il prend des notes des interventions et, comme s’il savait que ce jour-là il devrait partir pour la clinique, il écrit : « Jésus, reste avec moi et avec nous tous, car le soir tombe ».
Ce dernier journal a été transcrit par l’équipe des Archives Historiques de Quito, sous la direction du P. Juan (Giovanni) Bottasso, qui avant de mourir et d’atteindre le Ciel son ami don Bolla a réussi à léguer cette précieuse œuvre.
Angélica Almeida, Équateur