Liban – L’urgence au Moyen-Orient et la situation des personnes déplacées et réfugiées au Liban : un double exode fuyant d’une guerre à l’autre

04 octobre 2024

(ANS - Beyrouth) - La situation au Moyen-Orient s'aggrave de jour en jour. Au conflit à Gaza s’ajoutent les bombardements au sud du Liban. Des milliers de personnes ont perdu la vie ou ont été blessées et plus d'un million ont été contraintes de fuir leur maison à cause des attaques. « Dans l'école salésienne d'El Houssun, au Liban, nous accueillons déjà plus d'une centaine de personnes déplacées. Ils arrivent sans rien et nous faisons tout ce que nous pouvons pour leur offrir notre aide et un lieu sûr », expliquent les Salésiens de la région.

En Palestine, et dans une moindre mesure en Syrie, la population continue à subir la violence des bombardements et des attaques. « Pendant deux jours, la zone où se trouve l'école de Nazareth a été soumise à de violents bombardements. Les enfants n’ont pas pu participer aux cours », déclarent les Salésiens. Les réfugiés sont à nouveau menacés. Il y a des milliers de réfugiés dans la région, principalement originaires de Syrie et d’Irak. Les difficultés pour eux se sont accrues en raison de l'escalade de la violence dans la région.

Actuellement, c’est surtout la population libanaise qui vit dans un état de panique face au présent et d’incertitude face à l’avenir. Les attaques, concentrées il y a quelques jours encore dans le sud, s'étendent désormais à la capitale, et les bombardements continus augmentent le nombre de morts, de blessés et de déplacés. Les Salésiens continuent d'adapter leurs structures à El Houssoun pour accueillir les personnes déplacées et leur offrir un espace sûr, avec une attention particulière aux mineurs, mais ils sont conscients que les besoins augmenteront dans les prochains jours. Une partie de la population réfugiée syrienne, qui avait autrefois fui la guerre dans son propre Pays, retourne en Syrie, avec le paradoxe de fuir le conflit dans le Pays d'accueil pour retourner dans son Pays d'origine où la guerre persiste.

Le Liban est un Pays de six millions d’habitants et accueille environ 1,5 million de réfugiés syriens ; en fait, c’est le Pays qui compte le plus grand nombre de réfugiés par kilomètre carré au monde. Depuis le 7 octobre 2023, lorsque le conflit de Gaza a éclaté, jusqu'à il y a quelques jours, le Pays était dans un état de guerre latente, mais les attaques menées par Israël ces derniers jours ont provoqué un plus grand nombre de déplacements de personnes que la guerre de 2006.

Les bombardements se sont étendus à tout le Pays, obligeant à la fermeture d’écoles et d’hôpitaux et endommageant les infrastructures d’électricité et d’eau. Le nombre de morts et de blessés continue d'augmenter et plus d'un million de personnes sont déplacées de leurs maisons. « La plupart ont fui sans rien et occupent illégalement des bâtiments publics ou errent dans les rues à la recherche de nourriture », rapporte un Salésien de Beyrouth.

« Il y a à peine de l'électricité une ou deux heures par jour et nous sommes inquiets de l'arrivée des pluies et de l'hiver », poursuit-il. L'œuvre salésienne d'El Houssoun est redevenue un refuge sûr pour la population. Pendant la guerre civile dans le Pays (1975-1990), alors que l'école salésienne de Beyrouth avait été définitivement fermée en raison des circonstances, la maison d'El Houssoun fut occupée et transformée en caserne, mais devint aussi, pendant des années, un refuge sûr pour des centaines de chrétiens déplacés. En outre, lors de la première guerre entre Israël et le Hezbollah en 2016, elle a accueilli temporairement une centaine de déplacés, musulmans et chrétiens, venus des villages du sud.

« Ils arrivent sans rien et nous essayons de leur offrir l'essentiel pour vivre : un endroit où dormir, des vêtements chauds, de la nourriture, un logement sûr, assistance aux enfants... La prise en charge psychologique des plus petits, qui ont vu leur éducation interrompue, sera très importante. Plus de 9.000 personnes déplacées sont arrivées dans la ville, et dans la maison salésienne nous en accueillons déjà plus d'une centaine, dont plus de la moitié sont des mineurs, mais au total nous assistons plus de 4 000 personnes dans nos œuvres », assure le Salésien.

Au total, plus de 180 000 personnes ont quitté le Liban ces derniers jours. Au moins 125 000 personnes sont des réfugiés syriens qui ont décidé de retourner dans leur Pays d'origine, malgré la guerre toujours en cours. Beaucoup d’entre eux vivaient au Liban depuis plus de dix ans et n’auraient jamais pensé devoir fuir à nouveau à cause de la guerre. Le reste des personnes qui ont quitté le Pays sont des Libanais eux-mêmes devenus réfugiés en Syrie. « À ce moment, quand les frontières avec la Syrie sont ouvertes, il est donc difficile de savoir exactement combien de personnes quittent le Pays », expliquent les Salésiens.

L'escalade de la violence dans la région et la condition de nombreux réfugiés et personnes déplacées conduisent les Salésiens à établir un plan général d'accueil, pour offrir des opportunités de vie aux personnes qui arrivent aux œuvres salésiennes et aux familles voisines qui ont besoin d'aide.

Parmi les différents organisations de solidarité qui se sont déjà mobilisées pour cela, il y a aussi « Misiones Salesianas », la Procure Missionnaire Salésienne de Madrid, qui a lancé la campagne « Urgence Moyen-Orient ».

Source : Misiones Salesianas

InfoANS

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