Un musée - a déclaré le P. Alfred Maravilla, Conseiller responsable du Secteur - est une institution à but non lucratif, au service de la société, qui recherche, collectionne, conserve, interprète et expose des découvertes matérielles et immatérielles. Ouverts au public, accessibles et inclusifs, les musées encouragent la diversité et la durabilité. Concrètement - a souligné le P. Maravilla - les musées missionnaires salésiens prêtent attention à la culture originaire des peuples autochtones et encouragent la conscience interculturelle chez les jeunes, les aidant à grandir dans le respect mutuel des peuples et dans la découverte des autres.
Mais où et quels sont ces musées ? Un seul tour suffit à attiser la curiosité des passionnés. En ce qui concerne le territoire italien et en particulier le Piémont, nous trouvons le Musée Ethnologique Missionnaire de Colle Don Bosco, fondé en 1942, et le Musée d'Histoire Naturelle, fondé en 1878 et développé autour de l'école de l'Institut turinois de Valsalice.
L'Europe salésienne propose à Lisbonne, au Portugal, à la maison provinciale, et à Madrid, à la Procure Missionnaire, l'exposition de quelques collections muséales dédiées avant tout à la culture africaine ainsi qu'à l'histoire de quelques missionnaires.
Toujours en Europe, il convient de noter entre autres certaines œuvres qui, bien qu'elles n’aient pas d'expositions particulières, représentent elles-mêmes une grande valeur artistique et historique, comme le Monastère bénédictin d'Ensdorf, actif de 1121 à 1802 ; l’Abbaye de Benediktbeuren, en Allemagne, à une heure de train de Munich. Le bâtiment de style baroque domine le lac du même nom, avec sa riche faune et flore, et il a été récemment restauré avec des œuvres adaptées à l'enseignement de l'écologie. Il convient également de rappeler et de visiter la Maison mère polonaise d'Oswiecim avec le Sanctuaire de Marie Auxiliatrice.
En Amérique Latine, où le charisme de Don Bosco a été largement implanté, il y a une série de musées et de collections stimulantes en raison de leur valeur anthropologique, ethnographique et historique. Le musée « Vicente Rasetto » à Huancayo, au Pérou, remonte à 1977. En Équateur, à Quito, on trouve le Musée « Abya Yala ». Lancé en 1957, il est aujourd'hui suivi par l'UNESCO et des Centres de recherche ethnologique. Son grand animateur fut le P. Juan Botasso de Cuneo, notamment pour la production éditoriale. Aujourd'hui, sa directrice est Nataly del Pilar, qui, participant entre autres à la conférence des musées missionnaires salésiens, a souhaité une mise en réseau de toute la muséographie salésienne.
Au Chili, il convient de souligner la récente réouverture du musée dédié au cardinal Raul Silva Henriquez et la présence dans le Sud de l'important musée « Maggiorino Borgatello », avec l'histoire des Indiens Mapuche et d'autres tribus. À Puerto Ayacucho, au Venezuela, il y a le musée « Mons. Ceccarelli ».
Il convient de rappeler la présence de musées en Argentine et au Brésil. Précisément en Argentine, où l'on peut consulter les riches archives et documents de l'historien P. Gaetano Bruno, et pas seulement, on trouve le Musée Régional de Rawson, dans la province de Chubut, avec des collections précolombiennes et une collection de plus de 500 céramiques appartenant aux peuples autochtones. À San Nicolás de Los Arroyos, il est possible de visiter le musée « Antonio Scasso » et à San José celui voulu par la famille Gentilini autour de l'école agricole. Un incontournable de la Patagonie est le Musée Historique et Naturel dédié à l'évêque et explorateur Monseigneur Giuseppe Fagnano, commencé en 1913. Ici, il est possible de connaître l'œuvre des premiers missionnaires salésiens, parmi lesquels Alberto De Agostini, qui savaient comment combiner évangélisation et culture.
Le Brésil offre deux opportunités précieuses. L'une se trouve à São Paulo, à la Maison provinciale, et est consacrée à l'histoire salésienne de ce Pays, et l'autre à Campo Grande. Cette dernière bénéficie de l'attention de l'UNESCO et a également reçu, entre autres, l'émission d'un timbre à l'occasion de son soixante-dixième anniversaire de fondation. Le P. Cesare Albisetti, l'autochtone bororo Tiago Marques, le P. Angelo Venturelli (« celui qui a réussi à transformer les manuscrits du P. Albisetti en ce qui est aujourd'hui l'Encyclopédie Bororo »), le P. Felice Zavattaro et le P. João Falco, qui a laissé au musée ses traits fondamentaux, ont été impliqués dans ce musée.
Du Brésil, où Saint Jean Bosco, dans la capitale Brasilia, a le plus beau temple qui lui est dédié, nous retournons à Turin, où nous ne pouvons pas nous empêcher d'écrire sur le Musée rénové « Maison Don Bosco » de Valdocco. Ici, un bâtiment entier a été refait sous la direction des architectes Sergio Sabbadini et Massimo Chiappetta : une superficie totale d'environ 4 000 mètres carrés et 27 espaces d'exposition. L’importante restauration conservatrice a conduit à la découverte des espaces où Don Bosco, Maman Marguerite et Don Rua ont travaillé dans les premiers jours de l'Oratoire, en continuité avec la chambre où le Saint est allé au Paradis.
« Ici, dans ces milieux - a déclaré le Cardinal et Recteur Majeur, Ángel Fernández Artime, qui souhaitait ardemment le renouveau de ces espaces - est née une pédagogie qui a changé la vie des enfants de Don Bosco ; ici sont passées onze personnes qu'aujourd'hui l'Église reconnaît comme vénérables, bienheureux et saints : cela signifie que Valdocco était une école d'humanité et de sainteté et nous voulons transmettre cet héritage au monde ». Et encore dans ce Musée, continue le Recteur Majeur, « il y a non seulement des Salésiens, mais de nombreux anciens élèves d'une incroyable capacité sociale, des martyrs qui ont marqué ces idéaux par leur vie et leur sang, de nombreuses femmes consacrées et laïques ».
Le Musée a pour directrice Mme le Dr Ana Martín García et il y a un groupe de guides bénévoles prêts à accompagner le nombre toujours croissant de visiteurs. En réalité, en visitant ces environnements avec leur mélange d'objets et d'art religieux, de galeries de photos et de cartes géographiques, de statues, d'écrits et de collections diverses, on a la sensation de parcourir non pas une mémoire passée, mais les événements d'un charisme actuel.
P. Giuseppe Costa,
Co-porte-parole de la Congrégation Salésienne
