Avant l'arrivée du Pape, devant la grande scène blanche qui ressemble à une vague blanche de la mer ou à une grande dune de sable, les jeunes se rencontrent, s'embrassent, prennent des photos avec la Croix des JMJ. Vers 18 heures, sur le fleuve Trancao, qui divise le parc Tejo en deux, les symboles des JMJ, la Croix et l'Icône de Notre Dame « Salus Populi Romani, » sont arrivés, accompagnés de divers autres bateaux décorés. L'hymne des JMJ « Felizes, » du prêtre jésuite Miguel Pedro Melo, mis en musique par Miguel Tapadas, est incontournable. Les avions de chasse de l'Armée de l'Air traversent le ciel alors que le Pape arrive sur scène.
Dans la première partie de la Veillée, un spectacle de musique et de danse contemporaines a raconté l'histoire d'une jeune femme qui s'est laissée interpeller par Dieu et comment cela a changé sa vie, contaminant tous ceux qu'elle a rencontrés. Inspiré de la devise de cette JMJ, « Marie se leva, et s'en alla en hâte » (Lc 1,39), un parallèle a été établi entre ce qui est représenté et l'histoire de Notre Dame. Sous la direction artistique de Matilde Trocado, la chorégraphie représentait le désir de continuer à louer Dieu et à servir les autres au retour à la maison. La rencontre mise en scène dans la première partie de la Veillée s'est ensuite concrétisée dans la deuxième partie, avec l'adoration du Très Saint Sacrement.
Insérés dans le spectacle, deux témoignages. Le P. Antonio Ribeiro de Matos a parlé de son engagement à apporter aux autres la joie « non éphémère » de trouver le Christ et d'être trouvé par lui. Jésus a toujours été présent dans sa vie, mais même lorsqu'il s'est approché de l'Église, il restait toujours concentré sur lui-même. Mais un accident de voiture dû à l'endormissement et la peur de mourir lui ont fait comprendre que la vie qu'il menait « n'en valait pas la peine. » Il est donc entré au séminaire l'année suivante, en 2019, pour ensuite être ordonné prêtre. « Dans ma fragilité, » a expliqué le P. Antonio, « j'ai pu reconnaître combien Jésus et l'Église m'aiment et marchent avec moi et le désir d'apporter cette expérience aux autres a grandi. » Marta a 18 ans et vient de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, théâtre depuis cinq ans de la barbarie des groupes armés et extrémistes. « Jamais, au milieu de tant de souffrances - a-t-elle conclu - nous n'avons perdu l'espoir qu'un jour nous reconstruirons à nouveau nos vies. »
Puis le discours du Pape, qui devient immédiatement un dialogue avec les jeunes. Le Souverain Pontife explique le sens profond du geste de Marie, qui « se leva, et s'en alla en hâte » pour rejoindre sa cousine alors qu'elle venait juste de recevoir l'annonce de l'ange. Notre Dame, souligne le Pape, « au lieu de penser à elle, pense à l'autre, » à sa cousine, car « la joie est missionnaire, » ce n'est pas pour soi-même, mais pour apporter quelque chose aux autres. François le répète plusieurs fois, demandant aux jeunes de le répéter : nous devons apporter de la joie aux autres, en rappelant que les autres nous ont aussi préparés à la recevoir. Ce sont les personnes qui ont apporté la lumière dans notre vie : parents, grands-parents, amis, prêtres, religieux, catéchistes, animateurs, enseignants et le Pape François demande aux jeunes une minute de silence pour se souvenir d'eux. Ce sont les « racines de la joie, » car la joie qui doit être apportée ne doit pas être éphémère ou momentanée, mais doit « créer des racines. » Et cela ne se fait pas à l'intérieur d'une bibliothèque, mais doit être recherché et découvert dans le dialogue avec les autres.
Le Pape met également en garde contre la fatigue : il arrive parfois qu’on « baisse les bras » et qu’on n’ait envie de rien faire et on arrête de marcher et on tombe. Dans la vie cependant l'échec n'est pas la fin. L'important, rappelle-t-il en citant une chanson des Alpins, c'est de ne pas « rester tombé, » fermant la vie à l'espoir. Dans ce cas, la seule chose à faire est d'aider ceux qui tombent à se relever. C'est une phrase que le Pape a souvent répétée et qu'il demande aux jeunes de compléter sous les applaudissements : la seule façon de regarder une personne de haut en bas est de l'aider à se relever.
Pour faire tout cela, le Pape réitère, un entraînement est nécessaire, comme celui derrière un but dans un match de football. « Il n'y a pas de cours qui nous apprend à marcher dans la vie, » souligne le Pape François, « nous l'apprenons de nos parents, nous l'apprenons de nos grands-parents, nous l'apprenons de nos amis, en nous tenant la main. » L'invitation du Pape est de marcher avec un objectif et de s'y entraîner chaque jour de la vie, car « rien n'est gratuit. Tout se paye. » « Il n'y a qu'une seule chose gratuite, » rappelle-t-il : l'amour de Jésus.
Avec cela et avec l'envie de marcher, l'invitation aux jeunes est de ne pas avoir peur, de regarder aux racines sans peur.
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