Des Salésiens de Don Bosco et Filles de Marie Auxiliatrice (FMA), Sœurs Ursulines, Missionnaires de la Charité et Jésuites (à travers le Jesuit Refugees Service - JRS), depuis fin 2020, collaborent avec l'Archidiocèse d'Addis-Abeba et des entreprises privées et organisations internationales dans l'amélioration de la vie des personnes vulnérables. Chaque congrégation, avec ses spécificités, a son propre rôle dans la création d'un parcours qui a permis à de nombreux bénéficiaires d'acquérir, ainsi qu’une formation professionnelle, des compétences pour entrer sur le marché du travail local, être employé dans une entreprise ou créer leur propre micro-entreprise.
Abebech Tesfaje raconte qu'elle avait un fiancé qui, lorsqu'elle est tombée enceinte, lui a dit : « Ce n'est pas mon bébé, tu peux le tuer. » Mais elle a pensé : « C'est un don de Dieu, je ne peux pas le tuer. Alors, quand j'ai appris que les sœurs de Mère Teresa pouvaient m'aider, je suis allée demander et elles m'ont accueillie. » Les Missionnaires de la Charité, dans le réseau intercongrégationnel, s'occupent des soins de santé, surtout en faveur des nombreuses femmes déplacées des zones rurales d'Éthiopie ou à cause de la guerre qui vient de se terminer dans la région du Tigré, mais aussi pour celles qui sont expulsés des Pays arabes du Golfe où elles avaient émigré après des expériences traumatisantes. Beaucoup arrivent à Addis-Abeba avec des grossesses non désirées ou après avoir été abandonnées par leurs compagnons ; les sœurs les assistent gratuitement à l'accouchement, et parviennent à convaincre les jeunes femmes qui ne voudraient pas garder leurs enfants avec elles.
Les mères et les bébés sont accueillis pendant quelques mois dans des centres comme le « Nigat Center » - une installation des Salésiens donnée à l'usage des Missionnaires de la Charité, ouverte en octobre 2022 - et de là dirigés, avec l'aide d’assistants sociaux, pour des cours de formation des FMA (design de mode, aide ménager ou informatique), des Salésiens (travail du cuir, menuiserie, graphisme, soudeurs, électriciens et imprimeurs), des sœurs ursulines (production de vêtements) ou du Jesuit Refugee Service (informatique, restauration, coiffure et manucure). Certaines de ces congrégations, telles que les salésiennes, les salésiens et les jésuites, s'occupent de l'insertion professionnelle des diplômés et des de diplômées, le JRS ayant une vaste expérience dans le soutien à la création de micro-entreprises.
« Ceux qui se forment au « Mary Help College » ont beaucoup d'excellentes compétences - déclare Lydija Worku, propriétaire d'Emmanuel Garment -. C'est pourquoi nous avons rejoint les sœurs salésiennes dans ce projet. Nous avons déjà embauché neuf salariés formés grâce à ce projet, mais il nous en faudrait au moins 40. »
Samuel Dejene parle du « Don Bosco Children Center. » C’est un jeune de dix-neuf ans qui vivait dans la rue avant sa rencontre avec le P. Regazzo, l'Économe du centre, « qui va tous les jours chez les enfants de la rue, m'a rencontré et m'a dit : « Viens avec moi pour voir ce que nous faisons. » Il m'a amené ici et j'ai suivi le programme « Viens et vois » pendant un mois. Après ce premier contact, Samuel a décidé de suivre le cours de coupe du cuir et depuis un peu plus d'un mois, il travaille dans une entreprise, grâce à l'aide du responsable de l'emploi des Salésiens.
Au centre Saint Michel, qui abrite les bureaux de la commission socio-pastorale de l'archidiocèse d'Addis-Abeba, les responsables des différentes congrégations impliquées dans le projet se réunissent pour évaluer comment passer d'une phase expérimentale à une phase plus stable. Un accord a également été signé avec une banque et une autre institution financière pour fournir des microcrédits aux migrants qui souhaitent créer leur propre entreprise. Ont été créés le pôle unitaire pour la formation, le pôle d'insertion, celui de création d'emploi et d'auto-emploi. Mais aussi le centre de santé. C'est un projet important, car il sauve la vie de nombreux jeunes et de nombreuses femmes. Au cours de la prochaine phase, qui devrait durer trois ans, avec l'aide du GSF, on espère que 10 000 personnes seront formées.