Suivant le riche programme d'activités, la matinée s'est ouverte par la Lectio Divina dirigée par le P. Rafael Bejarano, Référent pour les Œuvres Sociales au sein du Secteur de la Pastorale des Jeunes et coordinateur du Congrès, et par M. Javier Carabaño Rodriguez, spécialiste de la communication et de l'identité et lié au milieu salésien. Les deux ont franchi une nouvelle étape dans la lecture de l'épisode évangélique de la résurrection du fils de la veuve de Naïn : si le premier jour seulement le contraste entre le monde de la joie, animé par la présence de Jésus, et celui de la douleur, représenté par les habitants de Naïn, était émergé, aujourd’hui « la rencontre entre les deux groupes est présentée comme une confrontation entre deux forces opposées d'où doit sortir un vainqueur. Là où Jésus apparaît, tout sera imprégné de son amour, il ne peut traverser la vie des gens sans changer radicalement les choses en eux. »
Aujourd'hui encore, ont affirmé les deux guides de la Lectio Divina, « lorsque Jésus tourne son regard vers nous, nous ne pouvons manquer d'être fascinés, la rencontre personnelle avec lui nous fait renaître. Sa miséricorde donne à chacun un nouveau départ. »
Animée par cet encouragement, l'assemblée a ensuite pu assister à la conférence offerte par le P. Michal Vojtas, Vice-recteur de l'Université Pontificale Salésienne de Rome, sur le thème : « L'évolution de la dimension sociale dans l'éducation et la pédagogie salésienne. »
Partant de l'analyse de l'action sociale de Don Bosco en faveur des pauvres et des abandonnés, au sens strict, et de son engagement en faveur de tous les jeunes des couches populaires, dans un sens plus large, le P. Vojtas a retracé l'histoire du travail social des Salésiens et de tous leurs collaborateurs de la fin du XIXe siècle aux premières années du troisième millénaire, en observant les différents rythmes et manières dont la dimension sociale du charisme salésien s'est déclinée au fil des décennies.
De la période entre les années 1800 et 1900, par exemple, le P. Vojtas a considéré que « suivant la ligne stratégique du fondateur, il y avait un équilibre entre une mentalité traditionnelle et les innovations au niveau pratique et organisationnel. L'éducation salésienne s'adaptait de manière créative en réinventant certaines de ses activités et structures aux nouveaux besoins. »
Pendant les rectorats de Don Michel Rua et du P. Paul Albera, il a encore ajouté, « la situation des quartiers populaires, la question ouvrière et les stimuli de l’Encyclique Rerum Novarum ont également conduit dans les oratoires à un élargissement considérable de la perspective éducative polarisée vers l'objectif éducatif de la « préparation des jeunes à la vie (…) La position intermédiaire de l'oratoire entre la société et l'Église garantissait une « sacralité » différente de celle de la paroisse et une « profanité » différente du monde des mouvements politiques. À travers son offre de formation plus riche, l'oratoire festif est même devenu quotidien. »
Sur le rectorat du P. Pietro Ricaldone (1932-51), le P. Vojtas a souligné que la préoccupation centrale était de sauvegarder les œuvres salésiennes en Italie de l'ingérence excessive du régime fasciste, c'est pourquoi le collège salésien est devenu une « forteresse qui empêche les influences des temps difficiles. »
Après le Concile Vatican II et l'ouverture au monde moderne, a encore expliqué le Vice-recteur de l’UPS, les dynamiques sociales viennent influencer toute la proposition éducative et pastorale, en particulier à travers la méthodologie de la planification sociale. Ainsi se préparait le terrain qui fleurirait à l'époque du pontificat de Jean-Paul II, alors que dans le contexte salésien, on a remarqué une ouverture de plus en plus fréquente des œuvres sociales, en particulier en faveur des jeunes en difficulté ou « à risque » et des émigrés.
Venant aux années les plus récentes, et en harmonie avec le magistère du Pape François, le P. Vojtas a finalement tracé la tendance actuelle : « Dans la Famille Salésienne du troisième millénaire, il semble que l'attention au social aille dans une direction qui appelle les Salésiens à n’instituer pas seulement des « œuvres spéciales, » mais précisément de « nouvelles présences » selon un nouveau système préventif, partagé avec des laïcs coresponsables, qui promeut à la fois la logique de la nouvelle évangélisation et l'attention au contexte social, à la pauvreté et aux banlieues. »
À l'issue de ce riche rapport, et après un temps de questions-réponses, les activités se sont poursuivies par les mini-cours et le partage de bonnes pratiques déjà commencés hier 29 septembre.
Pour plus d'informations, visitez le site Web du congrès ou la page Facebook du Secteur de la Pastorale des Jeunes.