Syrie – « Nous espérions que le pire était passé... Mais nous comprenons que nous allons mourir de faim »

22 juin 2020

(ANS - Damas) - Un cri de désespoir et un appel au secours viennent de plus en plus forts de la Syrie. Vous trouvez ci-dessous un résumé du témoignage d’un collaborateur de la Province du Moyen-Orient (MOR), résidant en Syrie.

J’ai 25 ans et j’habite à Jaramana, un quartier à la périphérie de Damas qui pendant la guerre a accueilli de nombreux réfugiés (...) a reçu des milliers de balles de mortier et a été témoin de plusieurs explosions de voitures qui ont causé des centaines de morts.

Après une relative stabilisation entre 2016 et début 2020, la situation économique actuelle a commencé à changer. La première raison est la crise économique au Liban (avec le gel par les banques de toutes les économies, y compris celles des citoyens syriens). Le Liban est le principal canal de relations et de commerce entre la Syrie et le monde, ainsi que la source de toutes les importations.

Ensuite, il y a eu la pandémie et les restrictions imposées à la population, qui ont fait qu’une grande partie de la population a perdu sa source de revenu pendant trois mois, et une autre partie a perdu totalement son emploi.

En 2011, le taux de change entre le dollar américain et la livre syrienne était de 1 à 45, au cours des dernières semaines la devise a oscillé entre 2000 et 3000 livres syriennes par dollar et la crainte est qu’elle atteigne 5000.

Le salaire mensuel moyen se situe entre 39 et 62 dollars, mais le coût de la vie est d’environ 465 dollars. On estime qu’une famille de 4 personnes consomme environ 180 dollars rien que pour la nourriture.

Aujourd’hui, les gens vivent dans des conditions d’extrême pauvreté. Personnellement, j’ai vu des gens manger dans les poubelles, et ils n’étaient pas sans abri : ils étaient juste des gens affamés !

La situation actuelle efface tout espoir et tout le monde se reproche de ne pas avoir quitté le Pays... Il valait mieux mourir en essayant que vivre comme ça.

Tout le monde est préoccupé (...) surtout après l’introduction des nouvelles sanctions prévues par la Ceasar Authority américaine (qui renforceront les sanctions existantes, empêchant quiconque de faire des affaires avec les institutions syriennes ou de participer à la reconstruction du Pays).

Les institutions éducatives ont dû augmenter leurs prix de 100% et les chances d’accéder à une éducation de qualité sont minimes. Nous espérons que la construction de la nouvelle œuvre salésienne pourra être réalisée à Jaramana, qui comprend également un Centre de Formation Professionnelle, des premiers soins, des services ambulatoires et l’oratoire.

C’est la pire situation que la Syrie ait jamais connue depuis le début de la guerre, pire que les bombardements, les enlèvements et les meurtres, car maintenant la plupart des gens luttent contre la faim.

« Face à tant de souffrance - conclut le P. Pietro Bianchi, SDB - il n’y a pas de mots adéquats. Ne perdons pas de vue cette situation ! Nous, Salésiens et laïcs, renouvelons notre engagement à ne pas abandonner les frères qui sont dans l’épreuve et désespérés. Priez pour nous ! »

InfoANS

ANS - “Agence iNfo Salésienne” – est un périodique pluri-hebdomadaire télématique, organe de communication de la Congrégation salésienne, inscrit au Registre de la Presse du Tribunal de Rome, n. 153/2007.

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