« J’imagine que beaucoup de gens, peut-être même parmi nous et certainement parmi les jeunes, auront eu le sentiment que le mot "sainteté" sonnait un peu "étranger à la langue du monde contemporain », dit le Recteur Majeur dans l’Etrenne pour 2019. Et pourtant, poursuit-il, « "devenir saints" est la première et la plus urgente des tâches pour un chrétien ».
Mais qu’est-ce que cela signifie de dire : « La sainteté pour toi aussi » ? Le Pape François l’exprime de manière simple et claire dans son Exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, quand, après avoir affirmé que pour être saint il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieux ou religieuse, il ajoute : « Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes...". Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant joyeusement ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant patiemment aux enfants à suivre Jésus. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels » (GE, n° 14).
Ainsi, la sainteté n’est pas inatteignable, mais quelque chose qui est vraiment à la portée de tous : quelque chose qui nous pousse à devenir la meilleure version possible de ce que Dieu a imaginé pour chaque être humain. Et, ce faisant, la sainteté signifie apporter sa contribution personnelle à la construction, déjà dans ce pays, d’une « civilisation de l’amour ».
Quand, dans sa Lettre de Rome du 10 mai 1884, Don Bosco écrit à ses jeunes : « Il n’y a qu’un seul désir, celui de vous voir heureux dans le temps et dans l’éternité », il souligne l’unité entre le bonheur d’une vie « sainte » sur terre, avec la félicité qui peut être réalisée au Ciel.
Les journées du 1er novembre, avec la célébration des saints « reconnus », et du 2 novembre, avec la mémoire des défunts - parmi eux certainement beaucoup qui ont vécu « la sainteté d’à côté », pour citer le Pape François - deviennent alors l’occasion de renouveler son propre engagement à « devenir saints » sur cette terre, pour jouir avec nos proches, au Paradis, de la béatitude céleste.