Jusqu’à ce moment il avait passé une existence mondaine, fanfaronne et libertine, se dédiant aux conquêtes galantes à Paris, intéressé seulement à l’amour sensuel. Puis, tout d’un coup, il devint silencieux et songeur. Il sentit une voix intérieure, et commença à se préoccuper pour le salut de son âme : il semblait comme un illuminé, comme s’il avait reçu la lumière de la conversion.
Il émit sa profession comme Salésien à Sant Vicenc dels Horts, près de Barcelona, le 22 octobre 1896. Il n’opta pas pour le sacerdoce, un privilège qu’il considérait trop grand pour lui, désirant seulement servir. Il préféra être Salésien Coadjuteur. Le P. Michel Rua, 1er Successeur de Don Bosco, lui avait dit, à Turin, le troisième jour de la Neuvaine qu’il récitait pour être éclairé sur le choix de son nouvel état de vie : « Marie Auxiliatrice veut que tu sois Salésien Coadjuteur ».
De ce moment, Mr Sequeira Arellano resta toujours le même : calme, charitable, jaloux de sa conscience et de sa non commune piété éclairée.
Au début de sa consécration au Seigneur, son supérieur le nomma bibliothécaire, mais Narciso demanda vite de lui assigner un rôle plus humble. Alors on lui assigna le rôle de correcteur des épreuves à la typographie et il y travailla tenacement. Transféré à la maison de Séville, il choisit de s’occuper de la réception et il fut, pour longtemps, le concierge idéal selon les règlements.
Mr Sequeira Arellano passa trente ans de sa sainte vie, servant tous ceux qu’il connaissait : joyeux et courtois, toujours vêtu humblement, il traitait tout le monde comme ses supérieurs. « C’était édifiant de le voir exécuter n’importe quelle tâche sans jamais manifester sa très vaste culture et son illustre naissance », dit de lui le P. Gioacchino Bressan le 28 septembre 1923, le jour de la mort du Salésien nicaraguayen ».
« Au cours de la dernière et brève infirmité – continue la lettre mortuaire rédigée par le P. Bressan – il se montra gentil et reconnaissant pour tout et ses lèvres prononçaient fréquemment de brèves jaculatoires. Déjà épuisé et sans pouvoir parler, il fit un suprême effort pour porter à la bouche et baiser le crucifix. Sa vie fut une prière constante, un hommage à ses concitoyens du Nicaragua ».
Source : El Nuevo Diario