D'abord, pour être proche des siens, Saint François a accepté de vivre au château des Allinges, accompagné uniquement de son cousin. Choisissant de descendre tous les jours à pied à Thonon, il rencontrait les gens dans leur vie quotidienne : les ouvriers dans leurs boutiques, les agriculteurs dans leurs champs et les villageois dans leurs maisons. De cette façon, il a établi une relation simple mais personnelle avec eux. En se liant d'amitié avec eux, son témoignage de vie est devenu encore plus attrayant. Cet apostolat de relation et d'amitié est devenu le fondement de son œuvre missionnaire.
Deuxièmement, Saint François vivait pauvre, sans ressources. Il avait peu de soutien humain. Bien qu'hébergé au château des Allinges en tant qu'invité du Baron de Hermance, il a refusé de prêcher l'Évangile protégé par les armes de l'armée catholique.
Troisièmement, il ne mettait son espoir qu'en Dieu, sa force était la prière et la Messe quotidienne dans la petite chapelle du château avant de descendre à Thonon. Même s'il était insulté et ridiculisé, même si les protestants l'évitaient ou l'agressaient, il les traitait avec un grand respect et une profonde charité.
Quatrièmement, il était convaincu du penchant naturel à l'amour de tout être humain. Pour lui, le défi missionnaire consistait à aider chacun à croire, à travers le don de la foi, en l'existence d'un Dieu d'amour, incarné dans l'humanité en Jésus, crucifié pour notre amour et ressuscité pour que nous puissions entrer pleinement dans la communion d'amour avec Dieu.
Cinquièmement, il se préparait bien pour prêcher, prenant le même soin aussi bien pour son petit troupeau de fidèles dans le Chablais que pour une grande foule de fidèles. Quand les gens refusaient de l'écouter, François écrivait des dépliants et les distribuait. Et comme les protestants, il utilisait également les Écritures dans sa prédication et ses discussions avec certains d'entre eux.
Enfin, étant donné qu'à l'époque les académies étaient le lieu prédominant des efforts intellectuels d'une population européenne de plus en plus instruite, en 1606, Saint François de Sales, avec Antoine Favre, Président du Sénat de Savoie, a fondé l'Académie Florimontane. Le but ultime de cette initiative était de promouvoir un « humanisme dévoué » en inculquant les valeurs de l'Évangile dans la littérature et la science, créant ainsi un lien entre foi et culture et favorisant l'intégration entre foi et raison. Dans cette lumière, la « dévotion » (sainteté) se répand dans toutes les dimensions de la vie quotidienne. L'Académie Florimontane a cessé ses activités en 1610, lorsque le Sénat de Savoie a été transféré à Chambéry. Cependant, ses membres comprenaient également le poète Honoré d'Urfé et les deux fils de Favre, dont l'un, Claude Favre de Vaugelas, deviendra plus tard l'un des premiers académiciens de la célèbre Académie Française de Paris.
En définitive, Saint François de Sales a su toucher le cœur des gens surtout par son témoignage personnel de vie - par son zèle missionnaire, son courage, sa foi, sa charité et sa prédication - qui a su amener beaucoup à la conversion.
Pour réfléchir et partager :
Que puis-je apprendre de la stratégie missionnaire de Saint François de Sales qui soit reproductible dans mon contexte ?
Quelle importance dois-je accorder à mon témoignage personnel de vie ?
P. Alfred Maravilla SDB
Conseiller Général pour les Missions
