Jusqu'en 1935, les communautés appartenaient à la Province de Yougoslavie et, du 15 septembre 1935 au 14 décembre 1939, elles faisaient partie de la Province unique de Tchécoslovaquie susmentionnée. Par la suite, cette scission a donné naissance aux deux Provinces « Saint Jean Bosco » de la République Tchèque, basée à Prague, et « Marie Auxiliatrice » de Slovaquie, basée à Bratislava.

En 1950, il y avait 260 Salésiens répartis dans les 12 communautés de la Province de Prague. Cependant, le parti communiste totalitaire et antireligieux de style soviétique, qui avait pris possession du gouvernement en 1948, dans la nuit du 13 au 14 avril 1950, a fait occuper par les forces armées toutes les maisons religieuses des ordres et congrégations masculins de Tchécoslovaquie. Les religieux ont été contraints de vivre dans plusieurs camps de concentration et de nombreux supérieurs ont été emprisonnés.

Toutes les activités des consacrés ont été interdites. La phase la plus dure de la persécution a eu lieu principalement dans les années cinquante du XXe siècle. Pourtant, les Salésiens ont continué à opérer dans la clandestinité. À cette époque, le noviciat se déroulait individuellement : chaque novice était un étudiant ou avait une profession, et de temps en temps il rencontrait son Maître des Novices. La profession était émise en secret. Certains étudiaient la théologie clandestinement, en privé, ou entraient au séminaire national - commun à tous les diocèses et sous surveillance de l’État. C'est ainsi que certains Salésiens sont entrés dans les structures diocésaines et leur appartenance à la Congrégation était strictement secrète.

Malgré les difficultés, le charisme a été maintenu et, après la chute du régime communiste, en 1990, la Province comptait encore 200 confrères.

Après « la révolution de velours » et le retour à la démocratie, la vie religieuse est redevenue libre. Les Salésiens ont pu sortir de la clandestinité. Le long chemin de transformation a commencé : les contacts avec la Maison Généralice Salésienne ont recommencé et ont eu lieu les premières tentatives de retour à la création de communautés. Les Salésiens, qui avaient vécu pendant des décennies dans leurs propres appartements ou dans des maisons paroissiales, ont lentement recommencé à vivre ensemble. Certaines maisons ont également été restituées à la Province, mais elles n'étaient pas adaptées à la vie communautaire : pendant 40 ans elles avaient servi de bureaux, d'écoles, de casernes, de théâtres...

Les Salésiens de cette époque n’avaient ni moyens financiers, ni expérience, ni connaissance des langues étrangères, ni littérature salésienne. Mais ils étaient enthousiastes et avaient de nombreuses vocations. En 1990, le premier noviciat officiel a commencé son activité et en 1992 il y avait déjà 21 novices.

Au début, toute la formation initiale des étudiants tchèques avait lieu dans leur propre Province ou en Slovaquie, et le noviciat, en particulier, de 1990 à 2004, a eu lieu en Tchéquie et de 2004 à 2024 en Slovaquie. En outre, les candidats au sacerdoce étudiaient d'abord à la Faculté de Théologie avec d'autres séminaristes religieux et diocésains de Prague, mais depuis 1994, ils ont pu étudier à la nouvelle Faculté de Théologie de České Budějovice, dirigée par les Salésiens, et vivre dans la communauté de formation salésienne.

Les Salésiens ont également ouvert de nouvelles présences et fondé l'école « JABOK » (Institut de Pédagogie, Travail Social et Théologie) et la maison d'édition « PORTÁL ». De plus, en 1994, le Recteur Majeur de l'époque, le P. Egidio Viganò, a confié la mission en Bulgarie à la CEP.

Depuis 2012, la Province connaît une période de maturation. La vie communautaire est plus consolidée, les œuvres se développent et grandissent. Les Salésiens sont pleins de force, le nombre de laïcs engagés dans les œuvres augmente. Les paroisses qui ne font pas partie d'une œuvre salésienne sont restituées aux diocèses et, dans ce processus, certains Salésiens passent également aux diocèses. La formation initiale continue également d'évoluer : et à partir de cette année, toute la formation initiale, à l'exception du stage, s'effectue à l'étranger.

En 2019, une nouvelle communauté a également été créée, à Kroměříž, avec pour mission de gérer le pensionnat au Centre de Formation Professionnelle de propriété du diocèse, mais les membres de la communauté sont responsables aussi bien du pensionnat que de l'école.

Aujourd'hui, les défis ne manquent pas pour les Salésiens de la CEP : presque tous les Fils de Don Bosco responsables de la gestion des Centres de Jeunes ont été récemment remplacés par les laïcs ; mais les engagements administratifs et économiques ne manquent pas ; et puis la pandémie, la découverte de certains abus de la part de certains religieux, la guerre en Ukraine avec les flux de réfugiés, le manque de nouvelles vocations, le vieillissement des consacrés sont des réalités auxquelles la Province CEP doit faire face... Mais elle les regarde avec une confiance renouvelée dans la Providence et avec un zèle apostolique continu, à la recherche de nouvelles façons de vivre comme Fils de Don Bosco dans ces nouvelles situations.

Chiffres de la CEP aujourd'hui :

- 15 communautés

- 107 Salésiens (92 prêtres + 10 coadjuteurs + 3 diacres + 2 étudiants), avec une moyenne d'âge de 60 ans.

Les œuvres :

- 7 œuvres complexes (centre de jeunes, paroisse, œuvre sociale), mais organiquement unies ;

- 5 paroisses sans autres apostolats ;

- le centre « Jabok » - Institut de Pédagogie, Travail Social et Théologie ;

- le pré-noviciat / communauté proposée ;

- le pensionnat ;

- la mission en Bulgarie ;

- l'association « SADBA », pour la préparation et l'accompagnement du volontariat international des jeunes ;

- la maison d'édition salésienne « PORTÁL » ;

- le centre d'aide aux jeunes issus de maisons familiales ;

- la maison « Ignác Stuchlý », qui propose des cours expérientiels sur les relations, les valeurs et l'avenir pour les collèges et lycées.

Les groupes suivants de la Famille Salésienne collaborent également à la mission salésienne :

- les Filles de Marie Auxiliatrice (FMA), avec qui il existe une étroite collaboration, notamment dans 4 œuvres ;

- les Salésiens Coopérateurs, avec 30 groupes et 702 membres, accompagnés de 22 Salésiens ;

- les Volontaires de Don Bosco, en contact étroit à travers l’œuvre de 3 Salésiens leurs Délégués ;

- quatre groupes de l'Association de Marie Auxiliatrice ;

- et un groupe de la Fraternité Contemplative de Marie de Nazareth.

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