Le grand prix que nous paierons pour cette crise n’est pas seulement émotionnel, car nous avons dû nous isoler pendant si longtemps ; ni seulement la perte d’apprentissage, pour le temps passé loin de l’école. La grande crise, et nous ne pouvons pas nous le permettre, est une génération marquée par la pandémie de méfiance, de peur, le Coronavirus étant l’« expérience » décisive d’une génération. Lorsque tout cela sera terminé, la société aura fondamentalement changé et l’éducation devra également changer.
Il faudra écouter davantage, découvrir et identifier les différents besoins de chacun et planifier de nouvelles formes d’apprentissage. De nombreux éducateurs, pédagogues, penseurs illustres, théoriciens de toutes sortes remettent en question depuis de nombreuses années le statu quo d’une éducation composée de l’école quotidienne qui, en tant que système, s’est transformée, selon les paroles sages et claires de Benoît XVI, en une « urgence éducative. » Une urgence devenue définitive, une urgence devenue une pandémie d’émotions et de réponses nécessaires pour continuer à vivre.
« Un apprentissage significatif n’est pas garanti. Il ne semble pas que nous éduquions pour un monde en constante évolution. Nous ne nous demandons pas ce que nos étudiants ont vraiment besoin d’apprendre pour l’avenir. » Ce sont des mots déjà entendus. Mais quand nous reviendrons de nos peurs et de nos absences, tout sera différent. Et ça doit être différent.
Nous devons nous demander encore une fois pourquoi nous sommes ici. Comprendre comment nous avons réussi à nous réinventer dans cette situation de pandémie et comment tout cela change les choses. Quel rôle jouent les éducateurs en tant qu’adultes importants et de confiance : des cœurs qui battent ou simplement des répéteurs de formules qui semblent inutiles ? Conteneurs d’expériences vides ou créateurs de rêves, d’espoirs, de nouveaux mondes ?
Nous avons réalisé ces jours-ci à quel point la technologie peut être une aide intéressante. Grâce à la technologie, les écoles et les CFP n’ont pas fermé. L’environnement numérique est devenu le moyen de communiquer et d’être présent. Mais... cela a également montré à quel point les relations humaines sont nécessaires. Qu’un écran n’est pas suffisant, la rencontre est également nécessaire : être ensemble, partager, rire, dans la beauté d’être ensemble, dans la grandeur de la relation face à face. Renoncer à cela est trop déshumanisant. Surtout pour nous qui avons appris, suivant Don Bosco, que « l’éducation est une chose du cœur. »
Un nouvel avenir est né pour les écoles et les CFP. Nous voulons tous être là. Avec tout le monde. Pour le bonheur de ceux qui croient que l’éducation est pour la vie. Une vie heureuse. Maintenant et dans l’éternité.
P. Tarcízio Morais, SDB
Responsable des Écoles et des CFP du Dicastère de Pastorale des Jeunes