RMG – Témoignages de vie de Salésiens âgés : le P. Juan Carlos Ingunza parle après le « Cours Source »

05 juin 2024

(ANS - Rome) - Une vie sur trois continents, avec de nombreux visages rencontrés et mille expériences vécues, dans sa patrie en Espagne, en Afrique, dans divers Pays d'Afrique de l'Ouest, et maintenant au Brésil, au contact et au service des populations autochtones : les 71 années de vie du P. Juan Carlos Ingunza Uscola, l'un des dix missionnaires qui ont participé au « Cours Source » promu par le Secteur des Missions pour aider les missionnaires ad gentes âgés à s'abreuver à nouveau à la source charismatique, sont riches en histoires et événements.

Espagnol originaire du Pays basque, Juan Carlos est né en 1952 à Bilbao, puis il a été baptisé à Barakaldo. Initié à la foi par sa mère, une femme très religieuse, il a rencontré les Salésiens au lycée, puis il est entré au noviciat salésien d'Urnieta et a poursuivi sa formation religieuse traditionnelle, jusqu'à sa profession perpétuelle, en 1975, et son ordination sacerdotale, en 1978.

Déjà pendant ses études de Philosophie et de Théologie, il a commencé à percevoir la vocation missionnaire et a exprimé à ses supérieurs son désir de partir. Ainsi, en 1997, il a été envoyé en Afrique, au Bénin, une toute petite mission, où il a rencontré de nombreuses difficultés à s'installer à cause de la langue locale. « Pour moi, c'était très compliqué de célébrer la Messe, surtout dans la partie libre des homélies, et il fallait toujours que quelqu'un fasse la traduction », se souvient aujourd'hui le P. Ingunza.

Cependant, son apostolat, ainsi que celui de ses compagnons de mission, ont dû être tout aussi efficaces, s'il est vrai qu'en cinq ans, la Province de l'Afrique Francophone Occidentale (AFO) de l’époque avait lancé cinq présences dans la même région.

En vertu de cette expérience fructueuse, il fut envoyé ouvrir une nouvelle paroisse à Cotonou, la capitale du Bénin, puis à travailler à la formation d'un noviciat local. Mais les affrontements qui ont éclaté dans le Pays ont empêché la réalisation de ce projet et le P. Ingunza - qui entre-temps était retourné en Espagne pour se former à ce rôle - a ensuite été envoyé à Porto Novo, où il a exercé les fonctions de Directeur et de Curé, puis au Togo et Côte d'Ivoire, Pays, ce dernier « où j'ai été de nouveau « persécuté » par les affrontements et la guerre », rapporte le Salésien.

Son pèlerinage dans les Pays de cette région n'était cependant pas encore terminé : le P. Ingunza a en effet servi de nouveau au Mali, puis au Burkina Faso, une expérience très particulière : « J'ai travaillé dans une paroisse fondée par des gens du Burkina Faso, où les fidèles se plaignaient et disaient qu'ils en avaient assez des prêtres européens et qu'ils voulaient des prêtres africains », ajoute-t-il.

C'est peut-être aussi pour cette raison que le P. Ingunza, après trente années passées dans les missions en Afrique de l'Ouest, a ressenti le besoin de demander un temps de récupération. « C'était en 2016 et j'ai demandé au Provincial de l'époque de la Province « Espagne-Saint Jacques le Majeur », le P. Juan Carlos Pérez Godoy, de pouvoir retourner en Espagne », admet le missionnaire.

Même chez lui, il a trouvé le moyen de mettre à profit son expérience missionnaire, en se mettant au service des immigrants venant d'Afrique. « Mais peu de temps après, j’ai senti renaître en moi l’ardeur missionnaire. C’était donc en 2019, j’ai écrit au Recteur Majeur pour lui demander de repartir en mission. Et il m'a envoyé au Brésil, dans la province de Campo Grande, pour travailler avec les Xavantes ».

La « troisième vie » a alors a commencé pour le P. Ingunza, catapulté au Brésil sans jamais avoir étudié le portugais. « Heureusement, une fois sur place, j'ai pu suivre au moins un petit cours d'un mois pour apprendre à communiquer, puis je suis immédiatement parti en mission ». Il y est encore aujourd'hui en poste, dans une œuvre historique et significative pour toutes les missions salésiennes, celle de Sangradouro, où les Fils de Don Bosco ont commencé dès 1957 à prendre soin des autochtones âgés et affamés qui se présentaient à eux.

À la fin de son partage, le P. Ingunza a voulu présenter quelques petites « perles » récoltées dans sa vie missionnaire : « Prendre soin de sa vie spirituelle est fondamental pour un missionnaire. Il est souvent difficile de trouver du temps personnel pour la prière, mais c'est la base de la persévérance dans la mission. »

Et encore : « Partout où un missionnaire arrive, il doit se rappeler qu'avant lui il y a eu d'autres missionnaires qui ont travaillé là-bas, faisant des choix motivés et engagés : nous devons respecter et essayer de donner une continuité à ce qui a été fait. Donc, tout d’abord, mon conseil est d’écouter le passé avant de commencer à travailler. Car la première inculturation se fait au sein de la communauté ».

InfoANS

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