C’est une célébration solennelle comme l'occasion le mérite, à commencer par le rite de la canonisation, placé au début de la liturgie. Après le chant d'entrée, la Schola de la Basilique Saint-Pierre chante l'hymne Veni, Creator Spiritus et le Cardinal Marcello Semeraro, Préfet du Dicastère pour les Causes des Saints, accompagnés des Postulateurs, le P. Graziano Battistella, CS, et le P. Pierluigi Cameroni, SDB, se rend auprès du Saint-Père pour présenter la Petitio, la requête demandant de procéder à la Canonisation des deux Bienheureux.

Les figures de Mgr Scalabrini et M. Zatti sont ainsi brièvement rappelés à travers la lecture effectuée par le Cardinal Semeraro de leurs biographies respectives.

Par la suite, toute la place remplie de fidèles invoque, à travers les litanies des Saints, la participation de toute l'Église céleste pour accompagner l'inscription au Registre des Saints des deux Bienheureux.

Il est 10h30 lorsque le Saint-Père François prononce en latin la formule solennelle de canonisation par laquelle il déclare et définit Giovanni Battista Scalabrini et Artémide Zatti saints.

Un grand applaudissement de l'assemblée des fidèles accompagne la proclamation, suivie peu après par l'encensement et le dépôt au pied de la statue de Notre-Dame des reliques insignes des deux nouveaux saints, et le remerciement du Cardinal Préfet du Dicastère pour les Causes des Saints, qui en même temps demande et obtient du Pontife l'assentiment à la rédaction de la Lettre Apostolique concernant la canonisation.

La liturgie eucharistique dominicale reprend ensuite, concélébrée par divers Cardinaux, Archevêques, Évêques et prêtres, dont beaucoup sont des fils de Don Bosco, dirigés par le Recteur Majeur, le P. Ángel Fernández Artime. Au moment de l'homélie, le Pape approfondit les lectures du XXVIIIe Dimanche du Temps Ordinaire. Deux aspects particulièrement soulignés par le Souverain Pontife : marcher ensemble et gratitude.

Marcher ensemble est la caractéristique des dix lépreux guéris par Jésus. « C'est une belle image pour nous aussi : si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous nous rappelons que nous sommes tous malades dans le cœur, que nous sommes tous pécheurs, tous dans le besoin de la miséricorde du Père. Et nous cessons alors de nous diviser sur la base des mérites, des rôles que nous jouons ou de tout autre aspect extérieur de la vie. »

«Frères et sœurs, vérifions si dans notre vie, dans nos familles, dans les lieux où nous travaillons et que nous fréquentons chaque jour, nous sommes capables de marcher ensemble avec les autres, d'écouter, de surmonter la tentation de nous barricader dans notre autoréférence et de ne penser qu'à nos besoins » est l'invitation que le Pape en fait découler.

C'est aussi l'occasion de dénoncer encore une fois l'exclusion des migrants, que le Pape définit clairement comme « scandaleuse, criminelle, dégoûtante et pécheresse. »

« Aujourd'hui, nous pensons à nos migrants, à ceux qui meurent - ajoute le Pape, laissant la question ouverte à tous - Et ceux qui parviennent à entrer, les recevons-nous comme des frères ou les exploitons-nous ? »

Par la suite, le Saint-Père souligne la valeur de la gratitude, sur le modèle du Samaritain, le seul des dix lépreux guéris qui revient remercier Jésus : « C'est une grande leçon aussi pour nous qui bénéficions chaque jour des dons de Dieu, mais qui suivons souvent notre propre chemin, oubliant de cultiver une relation vivante avec Lui.(…). C’est ainsi que nous finissons par penser que tout ce que nous recevons chaque jour est évident et dû.  »

Au contraire, observe le Pontife, « la gratitude, le fait de savoir dire « merci, » nous amène au contraire à affirmer la présence du Dieu-amour. Et aussi à reconnaître l'importance des autres, en surmontant l'insatisfaction et l'indifférence qui enlaidissent le cœur. »

Savoir marcher avec les autres et l'esprit de gratitude, déclare le Pape, sont précisément ce qui a marqué la vie des deux nouveaux saints. De Mgr Scalabrini qui a fondé une congrégation pour le soin des émigrés, le Pape propose une citation pour affirmer que « dans la marche commune de ceux qui émigrent, il ne faut pas voir seulement des problèmes, mais aussi un dessein de la Providence. C'est justement à cause des migrations forcées par les persécutions - disait-il - que l'Église a dépassé les frontières de Jérusalem et d'Israël et est devenue « catholique ; » grâce aux migrations d'aujourd'hui, l'Église sera un instrument de paix et de communion entre les peuples » (L'emigrazione degli operai italiani, Ferrara 1899). »

Le Pontife a ensuite réfléchi à la migration forcée dont la population ukrainienne est victime : « Aujourd'hui, n'oublions pas  l'Ukraine tourmentée. »

À propos du Salésien Coadjuteur Artémide Zatti, il réitère ensuite : « Pour sa part, le frère salésien Artemide Zatti, avec son vélo, a été un exemple vivant de gratitude : guéri de la tuberculose, il a consacré toute sa vie à gratifier les autres, à soigner les malades avec amour et tendresse. On dit qu'il a été vu portant le cadavre d'un de ses malades sur ses épaules. Plein de gratitude pour ce qu'il avait reçu, il voulut dire son "merci" en prenant sur lui les blessures des autres. »

L'homélie du Saint-Père se conclut par une dernière exhortation : «Prions pour que nos saints frères nous aident à marcher ensemble, sans murs de séparation, et à cultiver cette noblesse d’âme si agréable à Dieu qu'est la gratitude. »

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