Au Chili, en 2015, la Présidente Michelle Bachelet avait demandé à Mgr Vargas Bastidas la tâche difficile de diriger la commission pour l’Araucanie, territoire autochtone du Pays d’Amérique Latine. La Commission était parvenue à élaborer un plan très concret impliquant le monde mapuche dans les domaines politique, religieux, économique et social. Dans cette interview, Mgr Vargas rappelle qu’il y a encore des points inachevés en proximité de la date limite pour la définition d’un accord entre le gouvernement et les peuples autochtones.
« Il me semble qu’au cours de l’histoire, les relations avec ces peuples n’ont pas répondu aux besoins de cet énorme défi. Un chemin hésitant est peut-être le résultat d’une politique d’indécision, qui engendre une dette aux multiples blessures et aux conséquences douloureuses, non seulement pour le monde autochtone, » a déclaré le prélat.
« Il est à noter que les Présidents Bachelet et Piñera ont publiquement demandé pardon à ces peuples au nom de l’État. Cependant, il n’y a eu que peu de progrès réels sur des questions de fond, plutôt des mesures spécifiques, qui créent de la confusion car les promesses que l’Etat leur a faites restent souvent sans effets significatifs, » a dénoncé l’Évêque de Temuco.
Le prélat a conclu avec une attitude d’espoir : « Il y a toujours un moment où il y a une volonté, un dialogue et un respect mutuel des parties, et dans ce scénario, personne ne devrait se dispenser d’apporter sa contribution. Des progrès particuliers sont nécessaires dans la volonté politique réelle, pour définir des solutions et honorer les engagements, qui ne sont pas perçus avec la clarté nécessaire. Cela est demandé non seulement par le bien des peuples, mais par l’ensemble de la société et par l’énorme richesse qui signifie l’identité d’un Chili interculturel. La réalité de la foi nous dit que nous sommes tous frères, fils du même Père céleste. »
Mgr Vargas Bastidas est le fils d’une Province salésienne qui possède une longue tradition parmi les peuples autochtones. Les Salésiens sont venus en Patagonie chilienne pour prendre soin d’eux en particulier et Don Bosco lui-même a envoyé ses fils spirituels pour évangéliser et accompagner les peuples qui vivaient dans l’extrême sud du Chili et de l’Argentine.