Je crois qu’aucun homme ne peut supporter un programme d’activités aussi dense et avec un public aussi varié, toujours avec le sourire aux lèvres : c’était la présence d’un homme plein de l’amour de Dieu. En tant qu’évêque, j’ai pu serrer quatre fois la main du Pape. Je me souviens de la deuxième fois, après la messe à Nagasaki, quand il m’a dit au revoir et m’a dit : « Et toi, sois sage. A bientôt... », avant de me tapoter l’épaule et de monter dans la voiture.
Le premier geste avec lequel il s’est mis en accord avec les évêques
Le soir du 23, dès son arrivée à la Nonciature, il descendit de sa voiture pour saluer environ 200 personnes qui attendaient sous une pluie battante, les remerciant pour leur accueil, sans s’abriter lui-même. Puis, à l’intérieur de la Nonciature, quand il a fini de lire le salut écrit, il a proposé un hors-programme, disant qu’il était disponible si on voulait lui poser quelques questions : « Nous avons donc eu un moment de dialogue fraternel ».
Après la troisième question, le Président de la Conférence épiscopale a rappelé que le lendemain matin le Pape devait prendre l’avion à six heures et a proposé d’y mettre fin. Mais le Pape répondit spontanément : « Ah, êtes-vous déjà fatigués, affamés, avez-vous faim, voulez-vous rentrer chez vous ? Je suis très bien avec vous maintenant, mais si vous voulez y aller, pas de problème ». Après la traduction, il y a eu un éclat de rire, puis deux autres questions/cadeaux : le dernier, moi, qui lui ai donné un « boléro » (jeu traditionnel) avec le bouclier papal, pendant que je lui posais une question.
Rencontre avec des jeunes à la cathédrale de Tokyo
Le 25 novembre, après la rencontre de la triple catastrophe de Fukushima, il est arrivé à la cathédrale de Tokyo pour être accueilli par de nombreux enfants de différentes écoles primaires. Puis, en entrant, il a été accueilli par l’agitation juvénile de 900 voix. Trois garçons ont ensuite parlé, et j’ai été très impressionné par le deuxième témoignage, celui d’un enseignant de religion bouddhiste que ni sa famille ni les gens de son école ne savaient être croyant et pratiquant ; et aussi par le troisième, un garçon japonais/philippin qui a été victime d’intimidations. Le Pape a encouragé tout le monde et a donné à chacun un chapelet avec sa bénédiction. Tout le monde criait sans cesse, mais ne disait pas : « Papa Francisco », mais, avec un accent japonais : « Viva Papa Franciscó ».
Il reste encore beaucoup d’autres gestes et épisodes qui sont imprimés dans mon cœur, dont certains sont aussi visibles sur ma page Facebook.
Je termine avec les mots en espagnol, avec lesquels les jeunes de l’Université de Sofia ont salué le Pape à la sortie : « Esta es la juventud del Papa ».