CE N’EST PAS UNE VRAIE FÊTE
Spécial

13 novembre 2019
Photo: © Lobo Studio Hamburg

Il y a trente ans, un mur qui était le symbole de la séparation entre les peuples a été détruit, et nous le célébrons tous. Aujourd’hui, cependant, la leçon a été oubliée et les murs continuent d’être érigés.

Trente ans après la chute du mur de la honte, nous en construisons encore des plus importants.

Aujourd’hui, nous commémorons les 30 ans qui se sont écoulés depuis la chute du mur de Berlin. Ce jour-là, tout le monde a été surpris de voir que le soi-disant « mur de la honte » s’est effondré et que cette chute a suscité de nombreux rêves et espoirs pour un avenir meilleur.

Cependant, il semble que les milliers de morceaux de murs dispersés dans le monde, seulement 30 ans plus tard, ont été la semence d’autres murs qui ont été construits dans le monde : 77 murs déjà construits et au moins 45 pays en prévoient ou en construisent un. Depuis 2015, plus de 800 kilomètres de murs et de barrières ont été construits rien qu’en Europe et Trump poursuit ses efforts pour construire une barrière de plus en plus impénétrable entre les États-Unis et le Mexique.

Il y a trente ans, un mur qui était le symbole de la séparation des peuples a été détruit, et nous le célébrons tous. Aujourd’hui, cependant, la leçon a été oubliée et de nouveaux murs continuent d’être érigés qui nuisent à la coexistence humaine et deviennent des symboles visibles de séparation, de peur, d’égoïsme, mais surtout de la fausse théorie selon laquelle un mur peut donner la tranquillité, séparer et exclure le non désiré. Un mur marginalise ceux qui sont différents de nous, mais malheureusement nous isole et finit par nous enfermer en nous-mêmes : dans nos idées, dans nos vérités et dans nos croyances, nous appauvrissant et nous bloquant.

Les murs sont d’abord construits dans nos têtes et dans nos cœurs. Nous mettons les noms et les étiquettes les uns à côté des autres, nous nous séparons de tous ceux qui « sont différents », qui pensent différemment, qui n’entrent pas dans nos canons. Certains les justifient : il faut construire des murs pour nous protéger de ceux qui tentent de violer et de tuer, des toxicomanes et de nombreux autres dangers. Peut-être sont-ils de plus en plus nécessaires dans un monde ingouvernable, mais cette mesure est aussi logique que celle du traitement du cancer par l’aspirine, ce ne sont pas les analgésiques mais les véritables médicaments qui guérissent les maladies, et la solution au cancer social produit par l’exacerbation de l’individualisme et le culte du capitalisme sous toutes ses formes nécessite un traitement plus radical et plus long terme. Elle a besoin d’un changement de perspective et de la possibilité de retrouver ce qui nous rend essentiellement humains : le dialogue et la coopération dans la solidarité comme mode de vie.

Nous, Salésiens, nous sommes aussi appelés à cette nouvelle logique.

La première chose à faire est de briser le mur de l’orgueil et de l’inconfort et de sortir de nous-mêmes, d’accepter qu’en tant qu’Église nous ne pouvons pas nous présenter comme des sujets purs et immaculés, que Dieu lui-même a déjà enlevé nos masques et nous a forcés à regarder dans le miroir et à voir qui nous sommes vraiment. Il a fait le premier pas. Aujourd’hui, nous avons l’occasion de reconstruire des ponts avec nos récipiendaires, de quitter nos espaces sûrs et confortables derrière les murs et de sortir dans la rue et de commencer avec humilité à marcher avec les jeunes et à les écouter pour regagner leur confiance, par des initiatives nouvelles et créatives de service.

« Construire des ponts et non des murs » a dit le Pape l’an dernier aux JMJ. C’est l’invitation urgente à lutter pour ouvrir des espaces de dialogue, pour briser les soupçons et les préjugés, pour dénoncer ceux qui sont injustes et pour proposer des demandes nouvelles et créatives. Il est temps de commencer.

InfoANS

ANS - “Agence iNfo Salésienne” – est un périodique pluri-hebdomadaire télématique, organe de communication de la Congrégation salésienne, inscrit au Registre de la Presse du Tribunal de Rome, n. 153/2007.

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