d’après Delphine Morin, volontaire
Grâce à l’aide et au travail d’un grand nombre de personnes, Joseph a guéri et s’est épanoui dans le centre. Bakanja-ville lui a procuré un traitement pour contrôler et diminuer ses crises d’épilepsie jusqu’à les voir disparaître.
Au début, Joseph avait été installé dans la pharmacie. Il dormait beaucoup pour récupérer de ces crises et pour permettre à sa jambe de guérir. Un docteur venait bénévolement chaque semaine lui prodiguer des soins. Pendant tout le temps qu’a duré sa convalescence, l’équipe des assistants sociaux a tâché d’établir un dialogue avec l’enfant pour obtenir des informations sur sa famille. Peu bavard de nature et souffrant d’un handicap mental, Joseph s’entêtait à répéter « Mwambui », lorsqu’on lui parlait de sa maman (ce mot désigne une femme qui a eu des jumeaux).
Un jour, un enfant que nous venions d’accueillir, Elie, a donné une information cruciale à l’un des éducateurs : il disait connaître la maman de Joseph, elle était vendeuse ambulante au marché M’zee Kabila. C’est là que nous pourrions la trouver. Des jours durant, les assistants sociaux ont arpenté les à sa recherche. Mais la femme semblait fuir leur présence. Les semaines ont passé. L’équipe sociale de Bakanja avait entrepris des démarches auprès du ministère des Affaires Sociales pour le placement et la prise en charge de Joseph à Balou, un centre d’accueil pour les enfants avec un handicap.
Pendant ce temps, Joseph était resplendissant. Il était arrivé ici blessé et diminué, le voilà maintenant qui rayonnait, sautait, toujours peu loquace mais attendrissant à souhait ! Dans la parcelle, tout le monde l’avait adopté. Les petits comme les grands, les éducateurs, les volontaires… Et puis, le même scénario s’est répété !
Un jeune nouveau de Bakanja-ville a affirmé connaître Joseph et sa famille. Ils habitaient la parcelle voisine de là où sa famille vivait. Les assistants sociaux sont allés mener l’enquête et ont ainsi pu rencontrer (enfin) la famille de Joseph ! Ils ont expliqué qu’ils étaient prêts à enterrer leur enfant, le croyant perdu pour toujours. L’enfant s’était aventuré hors de la parcelle et n’avait plus été capable de retrouver le chemin de sa maison.
Dès le lendemain, la maman est venue : un beau moment de retrouvailles avec son fils ! Que serait devenu Joseph s’il n’avait pas été accueilli à Bakanja-ville ? Où serait-il aujourd’hui ? Des Joseph, nous en accueillons des dizaines chaque jour. Leur nom change mais leur situation reste la même : ce sont des enfants marqués par la vie, abandonnés et en marge de la société qui viennent à nous pour nous demander de l’aide.
Aidez-les. Aidez-nous à les aider.