d’après le p. José Dwight San Juan,
missionaire Salésien Philippin
Je me rappelle que comme postnovice j'avais demandé à être envoyé en mission. Trois de mes copains ont été envoyés en Papouasie Nouvelle Guinée, mais pas moi. Plusieurs fois, je me suis posé la question : ‘Pourquoi n'ai-je pas été envoyé ?’ Cependant, j'ai toujours nourri ma vocation missionnaire. J'ai gardé la ferveur missionnaire qui brûlait dans mon coeur, en faisant de mon mieux dans toutes les tâches qui m’étaient assignées comme aspirant et ensuite comme étudiant en théologie.
Finalement, lors de ma dernière année de théologie, mon directeur m'a informé que j'avais reçu un double cadeau : ma demande d’ordination sacerdotale était acceptée positivement et j’étais envoyé comme missionnaire au Timor. Mais ma vocation missionnaire a subi immédiatement une épreuve du feu.
Je suis arrivé au Timor en 1992 alors qu’il y avait un fort mouvement pour l'indépendance de l'Indonésie. En réalité, ce fut un miracle de recevoir la permission d'entrer au Timor, mais lorsque nous répondons à l'appel de Dieu, Il prend soin de tout le reste. Le désordre civil a vite éclaté et beaucoup de nos maisons ont été brûlées. Mon provincial m'a demandé d'accompagner les personnes qui fuyaient la violence qui submergeait le pays. Il y avait un chaos total.
Nous avons perdu tout contact. Quelques confrères ont même pensé que j’étais déjà mort et ont offert des messes pour mon repos éternel ! J'ai vécu des mois avec les réfugiés du Timor en Australie. Mais je n'ai jamais mis en doute la protection affectueuse de Dieu pour nous tous. Au cours des années j'ai affronté maintes situations difficiles et même dangereuses pour ma vie, mais je n'ai jamais regretté d’être missionnaire. Au début, j'ai pensé qu'être missionnaire signifiait prêcher, enseigner, etc… Maintenant, après 25 ans, je me rends compte qu’être missionnaire signifie être patient, humble et gentil.
Souvent il m'arrive de rencontrer des personnes que je ne peux pas reconnaître et qui me disent : ‘Merci de m'avoir aidé à m'approcher du Seigneur’ parce que je les avais servis quand ils étaient jeunes, il y a tant d’années !
En fait, je peux vraiment dire que ma vocation salésienne, sacerdotale et missionnaire, est le meilleur cadeau que j'ai reçu de notre Dieu miséricordieux. Lorsque Dieu appelle, on ne doit pas avoir peur de lui répondre. Il prendra soin de tout le reste!