Le Credo que nous récitons chaque dimanche résonne de manière particulière à l'approche de Noël : « Pour nous et pour notre salut... il s'est incarné dans le sein de la Vierge Marie ». Depuis la création, Dieu a engagé un dialogue de salut avec l’humanité, car Il veut que chacun soit sauvé. Cependant, nous sommes héritiers du péché originel et de toutes ses conséquences, et avec nos péchés nous nous éloignons de Dieu.
Le salut n’est ni l’amélioration de soi, ni la pleine réalisation de soi, ni le bien-être physique ou économique, ni la coexistence pacifique entre les peuples. Le salut est l'union complète avec la Sainte Trinité qui a un nom et un visage : Jésus-Christ, notre Sauveur. Cela commence par la foi en Son incarnation, sa naissance, son enseignement, sa mort et sa résurrection. En tant que « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1 Tim 2, 5-6), Jésus ne nous montre pas seulement le chemin pour rencontrer Dieu : Il est aussi le chemin qui rétablit pleinement notre amitié avec Dieu. Mais cela ne finit pas ici.
Le salut est une relation vivante avec Dieu qui naît dans la foi, s'exprime concrètement dans le Baptême, se fonde sur la grâce, est soutenue par l'espérance, se développe tout au long de la vie par des actes de charité et porte du fruit dans la gloire. C'est être la nouvelle création de Dieu. Jésus-Christ a guéri la rupture qui dérive du péché et nous a introduits dans le processus de renouvellement complet de la ressemblance de Dieu en nous. Grâce à Jésus, nos relations avec Dieu, avec les autres et avec la création sont guéries et renouvelées.
Nous sommes certains que Dieu désire notre salut en nous aidant fidèlement de sa grâce. En effet, chacun de nos actes d'amour envers Dieu et envers les autres est entièrement inspiré et soutenu par la grâce de Dieu. En effet, notre salut est toujours une initiative de Dieu. Nous ne le gagnons pas ni ne le méritons. Dieu agit en premier et stimule notre cœur à lui répondre, mais nous avons la liberté d’accepter ou de refuser son invitation.
Le don du salut, comme l’amitié humaine, implique une série de choix d’amour à long terme afin de développer une relation engagée. Même si nous croyons maintenant en Jésus, nous avons toujours le libre arbitre, nous pouvons donc toujours nous éloigner de Dieu. Chaque jour de notre vie, nous faisons des choix qui nous rapprochent ou nous éloignent de Dieu. C'est un processus qui dure toute la vie et qui requiert notre collaboration pour pouvoir vivre et aimer comme Jésus a vécu et aimé. Ce processus continu ne trouve son achèvement qu'au ciel, où nous jouirons de la vie éternelle en parfaite communion avec Dieu.
Notre société actuelle a du mal à accepter notre foi chrétienne qui proclame que Jésus-Christ est l'unique médiateur et chemin de salut (Actes 4 :12) de toute la personne humaine et de toute l'humanité. En effet, Jésus nous est présent dans son corps qui est l'Église dans laquelle nous entrons par la porte du Baptême (LG, 14). C’est pourquoi, l’Église est le moyen nécessaire à travers lequel nous recevons le salut apporté par Jésus-Christ.
Notre compréhension imparfaite du don du salut de Dieu nous amène souvent à nous demander : que deviendront ceux qui n'ont jamais entendu parler de Jésus-Christ, de l'Évangile ou de l'Église ? Tout ce qui est bon et vrai dans les cultures, dans les peuples, dans la science, dans la technologie et dans les mouvements sont des « germes de la Parole » (AG, 11), reflets d'« un rayon de cette Vérité qui illumine chacun » (NA, 2). C'est pourquoi Dieu, dans son amour et sa miséricorde, rend sa grâce disponible à ceux qui, sans que ce soit de leur faute, n'ont jamais eu l'opportunité de connaître Jésus-Christ ou son Église, mais qui recherchent Dieu sincèrement et s’efforcent, dans leur vie quotidienne, de faire la volonté de Dieu telle qu’ils la connaissent à travers les préceptes de leur conscience (LG16). L'Esprit Saint leur offre la possibilité d'entrer en contact avec le mystère pascal du Christ "de la manière que Dieu connaît" (GS, 22; AG,17) et d'être sauvés par le Sauveur qu'ils ne connaissent pas, mais qui les aime tout autant. Par contre, cette possibilité, ainsi que notre respect et notre estime à leur égard, ne peuvent constituer un obstacle à leur droit de connaître la personne de Jésus-Christ ni nous exempter de la mission de partager avec eux le message évangélique d'amour et de justice. .
Nous qui avons accepté le don du salut, nous sommes pleins de gratitude. Cela s'exprime dans notre passion pour Jésus et pour son peuple. Faisons nôtre le regard de Jésus, brûlant d'amour qui embrasse tout son peuple et nous incite à être proche de la vie des gens. Que nos cœurs et nos vies se remplissent de la joie de l'Évangile pour annoncer la Bonne Nouvelle de notre Seigneur Jésus-Christ (EG, 1, 264, 268).
Pour la Réflexion et le Partage
1. Est-ce que je m'efforce de grandir chaque jour dans l'amitié de Dieu ?
2. Comment est-ce que je vis notre mission de partager le message de l'Évangile ?