RMG – Le Conseil Général et Don Bosco : voix et témoignages de première main. La parole au P. Coelho

(ANS - Rome) - Le voyage de l'ANS visant à faire connaître la relation personnelle développée avec Don Bosco par les membres du Conseil Général se poursuit. Un peu plus d'une semaine avant le 207e anniversaire du Saint de la Jeunesse, le P. Ivo Coelho, Conseiller Général pour la Formation, parle de lui aujourd'hui.

Qui est Don Bosco pour vous ?

Pour moi, Don Bosco est le garçon pauvre et sans père qui a su écouter ce que Dieu lui disait à travers les gens et à travers les événements de sa vie ; et il l'a si bien écouté que nous le vénérons aujourd'hui comme le Père de la Jeunesse. Pour moi, Don Bosco est le jeune homme qui a finalement réussi à aller étudier à Chieri, même si toujours avec peu de ressources et non sans humiliation, mais qui a néanmoins su gagner le cœur des habitants de Chieri et nouer des amitiés qui ont duré pour sa vie. Pour moi, Don Bosco est le jeune prêtre qui a su faire un choix pas facile du tout, entre les filles de la Marquise Barolo et ses garçons. Pour moi, Don Bosco est le prêtre qui a su se confier à la direction de Cafasso, comme il l'avait déjà fait avec le bon P. Calosso, et qui continuera à faire de même avec ses autres confesseurs et directeurs spirituels. Pour moi, Don Bosco est le prêtre qui, malgré une éducation et une formation très différente, a inventé le Système Préventif, un fruit merveilleux de l'Esprit de Dieu et un don à l'Église et à la société...

Comment l'avez-vous rencontré?

J'ai grandi dans une paroisse salésienne, où un jeune prêtre salésien, qui vit encore, était toujours avec nous, les  servants d'autel, et de lui nous avons appris les histoires de Don Bosco, Dominique Savio et Michel Magone.

Pourquoi avez-vous décidé de devenir salésien ?

Cela semblait normal. Ce n'était pas mon intention première, je voulais être utile à ma famille, étant le fils aîné. Mais le P. Mathew a su comment faire l'invitation et j'ai dit oui. C'est vrai que la question était « Do you want to be a priest? » Ou peut-être c’était encore plus simple : «Do you want to go to Lonavla ?, » l'aspirantat. Il a parlé à mes parents, qui lui ont donné leur assentiment, ce qui n'a certainement pas été facile pour eux. C'était un acte de foi de leur part, j'en suis conscient.

Quel a été votre parcours vocationnel ?

École apostolique à Lonavla, pré-noviciat à Pune, pendant que nous faisions la première année d'université, puis noviciat avec 52 autres à Yercaud, Inde du Sud, un noviciat interprovincial. Ensuite la surprenante invitation du jeune provincial à « fréquenter la philosophie » non pas au post-noviciat de Yercaud, mais à Pune, au centre d'études géré par les jésuites « Jnana Deepa. » Quatre ans de philosophie - baccalauréat et licence - résidant au « Don Bosco Youth Center » à Koregaon Park, avec d'autres jeunes salésiens qui fréquentaient l'université ; deux ans de formation comme assistant des post-novices, également dans la maison de Koregaon Park, car entre-temps la Province avait ouvert son propre post-noviciat ; une année de stage auprès des enfants des rues à la « Bosco Boys Home » à Borivli - Mumbai, ensuite ma profession perpétuelle ; quatre ans d'études théologiques au « Kristu Jyoti College » à Bangalore, dans le Sud de l'Inde ; et enfin l'ordination sacerdotale, à Goa.

Y a-t-il quelqu'un qui a été un nouveau « Don Bosco » pour vous ?

J'admirais beaucoup le jeune Provincial qui savait enthousiasmer les jeunes salésiens. J'ai beaucoup appris de plusieurs de nos formateurs. Et puis il y en a eu un, bien plus tard, que j'admire encore, pour sa capacité à nouer des relations avec tous, mais surtout avec les jeunes, sa paternité, sa capacité à faire confiance aux gens. Il a touché beaucoup de personnes, non seulement dans la Congrégation, mais aussi dans la Famille Salésienne.

Quelles sont les caractéristiques de Don Bosco que vous admirez le plus ?

Sa foi en Dieu, sa capacité à aimer les jeunes, à croire en eux, à avoir beaucoup de patience avec eux... Pour moi, la lecture que l'on retrouve dans l'Office pour sa fête dans l'Église universelle est quelque chose qui m’a accompagné depuis mon stage, là où le responsable me l'avait proposée. Une chose merveilleuse, et pour moi la plus belle expression de son Système Préventif. Je suis impressionné de penser qu'un homme assez conservateur, à une époque où la raison semblait triompher de la religion, ait choisi la raison comme l'un des piliers de son système éducatif. Et la manière dont s'articulent les trois éléments du système est merveilleuse : l'Amour préventif de Dieu au cœur de tout, l’affection  (la MAKROTHYMIA de 1Co 13,1), et la raison, qui aujourd'hui se décline aisément en écoute, dialogue et synodalité.

À votre avis, les jeunes peuvent-ils encore trouver de l'inspiration chez Don Bosco ?

Vraiment beaucoup. Même dans des environnements non chrétiens. Lorsque l’urne de Don Bosco est arrivée à Nashik, en Inde, j'ai dû raconter l'histoire de Don Bosco à un jeune journaliste hindou. Je l'ai fait en termes très simples. « C'était un garçon pauvre qui a su faire un don merveilleux de sa vie pour d'autres jeunes pauvres, à une époque où l'Italie subissait les conséquences de la révolution industrielle. » Comme le jeune Polonais que j'ai rencontré hier dans l'avion, qui voulait connaître « la philosophie » de Don Bosco. Comme le jeune homme de la rue - lui aussi non chrétien - qui m'a dit la même chose : « Don Bosco était un jeune homme comme nous, et puis il est devenu notre père. » Toujours émouvant.

Comment les Salésiens peuvent-ils être de nouveaux Don Bosco pour les jeunes ?

En priant pour une foi comme la sienne, pour un amour très clair et très grand pour les jeunes qui ont vraiment besoin de nous, et en suivant le Système Préventif. C'est tout.

Et comment Don Bosco inspire-t-il votre travail de Conseiller pour la Formation ?

Nous avons découvert que son Système Préventif doit être notre style de formation ! Je suis très heureux que le 28e Chapitre Général, très court, ait trouvé le moyen d'affirmer cela, et que le Recteur Majeur l'ait proposé à la Congrégation avec son autorité. Nous espérons vivement pouvoir insuffler cette conviction et ce style dans la Ratio révisée. Ensuite, il est merveilleux que nous trouvions un énorme encouragement en ce sens de la part du Pape François, dans sa belle lettre au Chapitre, mais aussi dans beaucoup de ses interventions, officielles ou autres.

Si vous pouviez rencontrer Don Bosco, qu'aimeriez-vous lui dire ou lui demander ?

« Don Bosco, avec ta formation si « rigide, » comment es-tu arrivé à ton merveilleux système éducatif ? » Et je pense qu'il me dirait que la formation ne peut pas être identifiée seulement à des moments formels, au séminaire de Chieri dans son cas, mais à toute la vie, aux personnes que Dieu met sur votre chemin : à une Maman Marguerite, mais aussi à une famille pas toujours idéale ; à un P. Calosso qui était à Morialdo parce qu'il avait été éloigné d'autres centres ; à un P. Cottino presque inconnu... et aux événements de la vie et de l'histoire. En tout cela, Dieu le Père nous façonne d'une manière merveilleuse, par l'Esprit, à l'image du Fils. Et je crois que nous ne pouvons que demander à Don Bosco de prier pour nous, afin que nous pussions être fidèles, créatifs, pleins d'espérance et d'amour... et même un peu fous.

InfoANS

ANS - “Agence iNfo Salésienne” – est un périodique pluri-hebdomadaire télématique, organe de communication de la Congrégation salésienne, inscrit au Registre de la Presse du Tribunal de Rome, n. 153/2007.

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