C'est un document précis qui remet au premier plan la maîtrise manuelle qui concerne des métiers très différents : le chirurgien comme le technicien spécialisé, le restaurateur comme l’élagueur. Il s’agit des compétences nécessaires aux trois F de l'excellence du Made in Italy : Food, Fashion, Factory, très apprécié par les entreprises présentes à la réunion représentant le monde de la production.
« Il faut être convaincu qu'il est essentiel de former et de faire connaître, sans discrimination culturelle, le potentiel d'emploi et de satisfaction personnelle qui découlent du travail habile des mains - a souligné le P. Fabrizio Bonalume, Directeur Général CNOS-FAP - une valeur inépuisable qui est une question sociale et économique. »
Pierluigi Bartolomei, Directeur Général d'Elis, a renforcé le concept : « Des cours de formations spécialisées, traditionnels et pionniers axés sur les compétences manuelles doivent être financés, avec effet immédiat. Le travail manuel est du bon travail ! D'égale dignité à l'égard de toutes les autres métiers. Les talents doivent émerger, il faut pouvoir parler à travers les œuvres et démontrer aux jeunes et aux institutions combien ces œuvres sont la pierre angulaire de notre société. »
À l'ouverture du débat, la sénatrice Paola Binetti a rappelé la valeur de la rencontre qu'elle a fortement soutenue et ses objectifs : « Les jeunes peuvent et doivent être les protagonistes du processus de transformation du monde du travail. À eux de changer les choses et de montrer qu'ils en sont capables. Mais pour cela, ils ont besoin d'un nouveau modèle de formation. »
Le Manifeste, rédigé par le professeur Dario Nicoli du Département de Sociologie de l'Université Catholique de Brescia, découle d'une analyse concrète des données disponibles aujourd'hui et d'une lecture socio-économique du Pays d'Italie : près d'un poste sur deux ne trouve pas de travailleur correspondant, par manque de candidats ou par manque de préparation adéquate.
« Nous subissons aujourd'hui les conséquences négatives du dénigrement du travail manuel, qui est pourtant une source de bonheur. Il y a un désir sous-jacent d'échapper à l'aliénation de l'abstractionnisme professionnel, de savoir faire et de concrétiser sa maîtrise - déclare le professeur Nicoli -. D'un autre côté, il y a le cri de douleur des entreprises qui ne trouvent pas de travailleurs qualifiés. C'est un non-sens flagrant ! »
En résumé, le Manifeste propose cinq points pour inverser le cours causé par des décennies de dévaluation :
- l'orientation, qui est aussi une prise de conscience ;
- l'éducation à l'emploi à travers une politique de relance des parcours de formations qui alignent l'Italie sur l'Europe ;
- des politiques d'emploi à travers des bourses de travail, mais aussi à travers des initiatives qui osent innover comme les contrats ad hoc pour la relève d'entreprise ;
- la relance du travail artisanal ;
- et la protection du travail manuel qui ne peut être dissociée d'une révision des contrats de travail qui valorise même en termes économiques la rémunération du travail manuel.
Le caractère concret et le besoin de nombreuses personnalités professionnelles introuvables ont fait qu'en quelques semaines, le document ait été signé par plus de 90 entreprises.
Le programme de bon travail a finalement été soumis aux Ministres qui ont participé à la réunion, Andrea Orlando, pour les implications en matière de travail et Patrizio Bianchi, pour les compétences dans le domaine de l’Éducation.
Le Manifeste est disponible dans son intégralité au bas de la page.
