Les réfugiés à l'étranger sont pour la plupart des femmes et des mineurs, car en vertu d'une loi d'urgence du gouvernement ukrainien, il est interdit aux hommes âgés de 16 à 60 ans de quitter le Pays, à quelques exceptions près. De plus, l'espace aérien ukrainien étant fermé depuis des semaines, le seul moyen de s'expatrier est par voie terrestre, en direction des Pays voisins.
Selon les estimations publiées par Openpolis, près de 60 % des réfugiés - soit environ 2,76 millions de personnes - sont accueillis en Pologne. L'effort effectué par les institutions, les citoyens et aussi par l'Église et par les Salésiens de ce Pays est vraiment significatif.
L'Église polonaise « organise des transports d'aides vers l'Ukraine, mais elle apporte également un soutien aux réfugiés dans les paroisses, les couvents, les maisons de retraites spirituelles et dans les maisons privées, » a déclaré le Secrétaire Général des évêques polonais, Mgr. Artur Miziński, présentant aujourd'hui les données relatives à l'aide apportée aux « frères et sœurs ukrainiens » qui ont fui leur Pays en raison de l'invasion russe.
Le prélat a relevé que « du 24 février au 31 mars, 95% des paroisses polonaises sont engagées à soutenir les réfugiés. » Pour la plupart des paroisses, il s'agissait d'une aide économique, 74% des paroisses ont fourni une aide matérielle aux réfugiés et aux Ukrainiens restés dans leur Pays, alors que 45% ont offert l'hospitalité et des lits.
Le Directeur de la Caritas polonaise, le P. Marcin Iżycki, a informé qu’à la fin du mois de mars dernier, la valeur de l'aide économique collectée pour l'Ukraine par l'organisation qu'il dirige dépassait les 100 millions de zlotys (environ 20 millions d'Euros).
Jusqu'au 31 mars, 282 000 lits étaient assurés par divers groupes de Caritas diocésaines et paroissiales, alors que plus de 125 000 enfants ukrainiens et près de 100 000 personnes âgées ont été accueillis. En plus de l'accueil, dans les paroisses polonaises les réfugiés peuvent trouver un soutien médical, psychologique et thérapeutique, une aide juridique et logistique.
En outre, de nombreuses congrégations féminines et masculines présentes sur le territoire polonais participent à des initiatives de soutien aux réfugiés. Du 24 février au 31 mars, les membres de la congrégation ont fourni aux réfugiés plus de 2 millions de repas chauds et ils les ont aidés à chercher un emploi.
Les Salésiens participent également à cet effort - et en effet ont été reconnus comme les leaders à ce propos. La dernière initiative en ce sens est celle qui voit des mères et des enfants venus de l’Ukraine étudier ensemble à l'école. Cela se passe à Oswiecim, la première et la plus grande institution salésienne polonaise, ouverte en 1898. Avec 1 100 élèves, elle accueille aujourd'hui 40 personnes, et les femmes qui suivent les cours, à travers l'apprentissage de la langue polonaise, espèrent pouvoir trouver un emploi bientôt et devenir ainsi indépendantes.
D'une part, ce grand effort de tout un peuple vers la citoyenneté d'un Pays voisin implique de grands sacrifices : par exemple, le Centre d'Exposition Mondial de Varsovie, qui accueille actuellement 3 000 personnes et qui s'apprête à ajouter 4 000 lits supplémentaires, connaît actuellement une pénurie de bénévoles. En fait, la Province de Varsovie étudie la possibilité d'assurer au moins un nombre minimum régulier de bénévoles ou de travailleurs.
D'un autre côté, cependant, la fraternité qui s'est créée entre les citoyens polonais qui accueillent et la population réfugiée ukrainienne se traduit par des gestes modestes mais significatifs : en effet, de nombreux réfugiés essaient, pour rendre l'hospitalité reçue, de se rendre utiles en organisant des événements à travers le Pays, comme le nettoyage des parcs publics.
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