P. Vito Magno : Qu'avez-vous ressenti pendant le long parcours que vous avez effectué ?
P. Costa : Je dirais une grande richesse de transmission de valeurs et d'expériences d'hommes qui ont répondu à Dieu. J'ai vu de nombreuses œuvres liées à la communication, à l'exercice de la charité par l'Église, sous les formes les plus diverses et les plus originales. - Je pense aux initiatives du catholicisme américain dans les grandes villes, ainsi qu'aux initiatives de solidarité pour l'Afrique… Le Christianisme est riche en nombreuses expériences positives. Et les ayant connues, je suis optimiste !
Le livre est divisé en six chapitres : Don Bosco, l'Amérique, les voyages, les jeunes, la Sicile, les médias. Y a-t-il un fil conducteur qui les unit ?
En réalité, c'est l'occasion qui les a unis : j'ai écrit pour des occasions particulières et quand j'ai été mis en cause. Par exemple, lors des fêtes de Don Bosco, ou en 1988 en particulier, pour le 100e anniversaire de la mort de Don Bosco, de nombreux journaux, comme L'Osservatore Romano, m'ont demandé des contributions sur sa figure, ayant été longtemps Directeur du Bulletin Salésien. De plus, j'ai voyagé à travers le monde, pour des besoins d'information salésienne et pour suivre les événements du monde des jeunes, tels que les JMJ ; mes visites en Sicile étaient pour moi naturelles, un retour chez des parents et des amis ; et les jeunes sont liés à la mission salésienne ; quant à mon séjour aux États-Unis, il m'a ouvert une nouvelle fenêtre et de nombreuses nouvelles perspectives sur le monde des médias de masse.
Le livre peut-il donc être considéré comme un manuel pratique du journalisme ?
Oui, même s'il est né occasionnellement, à la suite du travail en vue d'articles demandés par les différents journaux.
À partir de ce large panorama, peut-on comprendre comment la relation Église-Médias a évolué ces dernières années ?
Oui bien sûr. Il y a eu un chemin de partage, à travers les technologies et les événements, comme la JMJ de Saint Jacques de Compostelle, ou les béatifications, qui sont devenues des expressions de slogans et de modèles à donner à nos jeunes et à tous les croyants.
Les Papes ont su relever le défi des médias : pensons au Pape François qui communique à travers Twitter ou qui est intervenu dans l'émission « Che Tempo Che Fa. » Font-ils du bien à intervenir ainsi ?
Bien sûr, c'est un fait positif de transmettre le plus possible le Magistère, même si chaque instrument est différent de l'autre. Dans le cas de l'interview télévisée, est évidente la grande responsabilité du journaliste, qui sélectionne les questions, puis impose le contenu ; dans le cas de Twitter, il y a un risque d'instrumentalisation, car il n'y a pas de contrôle immédiat. Les circuits sociaux ne sont pas faciles à contrôler, mais cela vaut la peine de prendre le risque.
Le thème proposé par le Pape pour la Journée Mondiale des Communications Sociales 2022 est « Écouter avec l'oreille du cœur. » À votre avis, pourquoi le Pape a-t-il ressenti le besoin d'« écouter ? »
Ce n'est pas évident. Une telle communication ne tient pas compte des effets du message et du type de réponse donnée au message lui-même. Souvent, les commentaires ne sont pas écoutés ! Selon certains, la communication est un jeu de haut en bas ; pour d'autres, c'est un jeu entre deux éléments paritaires ; mais c'est toujours un mouvement qui demande un moment d'attente, de silence, pour saisir le résultat de ce que nous avons lancé en premier.
L'invitation à l'écoute est donc une invitation à bien se documenter, à être attentif aux sources, aux réactions possibles de l'auditeur... La dimension de l'écoute traverse toutes les dimensions de la communication, et elle transcende les formes technologiques. Aujourd'hui, dans les réseaux sociaux, cette attention est parfois perdue.
Même dans l'Église, il y a un besoin d'écoute, dit le Pape François. Le chemin synodal peut-il être utile en ce sens ?
Je l'espère et je le pense. Cette méthode synodale doit aider nos communautés à se rencontrer, à se rassembler et aussi à ouvrir les portes aux non-croyants. L'écoute est donc la base de tout cela.
En conclusion, une question personnelle. La passion du journalisme qui vous animait il y a 40 ans est-elle toujours restée la même ?
Oui, elle est restée la même. Elle est née quand j'étais enfant, à travers des initiatives pour les jeunes à l'oratoire, et encore aujourd'hui le plaisir de communiquer des sensations, des impressions, mais surtout des idées demeure.
L'interview complète est disponible en podcast sur le site Internet de Vatican News.