Mes chers jeunes,
La joie est un élément central dans la vie d'un chrétien.
À chacun d'entre vous, sur les cinq continents, j’adresse un salut affectueux : à vous les jeunes du « monde salésien » et à tous les jeunes qui recevront ce message à travers vous.
Dans l'article 17 des Constitutions des Salésiens de Don Bosco, intitulé « Optimisme et joie », on peut lire : « Puisqu’il annonce la Bonne Nouvelle, [le Salésien] est toujours joyeux. Il répand cette joie et sait éduquer au bonheur de la vie chrétienne et au sens de la fête ». Je suis sûr que c'est une règle de vie pour nous, Salésiens, et pour tous les membres de notre Famille Salésienne : c'est quelque chose de beau, qui appartient à notre identité charismatique. Et combien j'aimerais qu'il en soit ainsi dans vos vies aussi, chers jeunes !
Je veux vous parler de cette joie profonde, qui vient de Dieu et du fait d'être enraciné en Lui. En fait, notre vocation chrétienne a aussi pour mission d'apporter de la joie au monde : la joie profonde et authentique qui dure dans le temps parce qu'elle vient de Dieu. Je suis convaincu que vous, et beaucoup d'autres jeunes comme vous, voulez (et parfois vous en avez besoin) entendre que le message chrétien est un message de joie et d'espérance.
Mes chers jeunes, nos cœurs sont faits pour la joie et pour vivre dans l’espérance. C'est un caractère avec lequel nous sommes nés, intimement gravé dans le fond du cœur de chaque personne ; c'est une joie authentique, non pas fugace, mais profonde et pleine, qui donne du « goût » à l'existence. Vous, les jeunes, qui « êtes l’aujourd’hui de Dieu », comme vous l'a dit le Pape François,[1] vous vivez une étape de votre existence qui se distingue par la découverte de la vie, de vous-mêmes et de vos relations avec les autres. Vous regardez vers l'avenir et vous avez des rêves. Votre désir de bonheur, d'amitié et d'amour est fort. Vous aimez partager, avoir des idéaux et concevoir des projets. Tout cela fait partie de la jeunesse. Je ne dis pas que tous les jeunes vivent de cette façon. Il y a, malheureusement, des jeunes qui sont très loin de rêver d'une telle jeunesse, mais ils ne doivent pas et ne peuvent pas y renoncer. D'autre part, la vie est souvent accompagnée des dons que Dieu notre Père nous offre continuellement : la joie de vivre, d'être en bonne santé, de profiter de la beauté de la nature. La joie de l'amitié et de l'amour sincère, du travail bien fait, qui produit de la fatigue mais donne aussi toujours de grandes satisfactions. La joie d'une belle ambiance familiale – même si vous ne l’expérimentez pas tous dans votre vie ; la joie de se sentir compris et de servir les autres.
Il est beau de se reconnaître dans cette réalité, chers jeunes, et de découvrir que tout cela n'est pas le fruit du hasard, mais est voulu par Dieu pour chacun de nous, pour chacun de vous, parce que Dieu est la source de la vraie joie, une joie qui a son origine en Lui. Il est beau de découvrir dans la vie que nous sommes acceptés, accueillis et aimés par Dieu. Il est beau que vous puissiez sentir au fond de votre cœur que vous êtes personnellement aimés par Dieu. Il est émouvant pour un jeune de pouvoir se dire cette grande vérité : « Dieu m'aime, et il m'aime sans condition, d'une manière unique et personnelle. » Et la grande preuve de cet Amour est la rencontre avec son Fils Jésus-Christ : en lui nous trouvons la joie que nous recherchons. Une rencontre authentique et vraie avec Jésus suscite toujours en chacun une grande joie intérieure.
En écrivant cela, je pense à vous, chers jeunes d'autres religions, qui ne pouvez peut-être pas percevoir dans votre propre expérience ce dont je parle en référence à Jésus, même si vous comprenez mes paroles. Néanmoins, vous pouvez faire cette expérience personnelle et intime, quelle que soit votre religion : Dieu vous aime, et il vous aime profondément, car il appartient à l'essence même de Dieu d'aimer immensément tout ce qu'il a créé. Et dans tout cela, il y a vous, il y a moi, il y a chacun d'entre nous, chacun d'entre vous, mes chers jeunes.
Jeunes aimés de Dieu, où que vous soyez dans le monde, quelle que soit votre religion, ouvrez vos cœurs à Dieu, découvrez que Dieu est une présence dans vos vies, qu'il est fidèle et ne vous abandonnera jamais. Nous pouvons toujours le rencontrer dans Sa Parole : « Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur » (Jr 15,16). Écoutez la voix de Dieu et sa Parole et vous aurez de nombreuses réponses aux questions que vous portez dans votre cœur et dans vos pensées.
Comme Don Bosco, Père et Maître de la Jeunesse du monde, je voudrais vous inviter, en son nom, à avoir le courage de ne jamais vous éloigner de Dieu, à le choisir à chaque instant de votre vie avec générosité, sans vous contenter du minimum, mais en vous engageant à donner le meilleur de ce que chacun porte dans son cœur. Votre vie, chers jeunes, est précieuse, et quelle que soit la vocation à laquelle Dieu vous appelle, c'est une vie qui vaut la peine d'être vécue dans le don de soi, le service et l'amour des autres. Comme le dit le Pape François : « Chers jeunes, vous n’avez pas de prix ! Vous n’êtes pas une marchandise aux enchères ! S’il vous plaît, ne vous laissez pas acheter, ne vous laissez pas séduire, ne vous laissez pas asservir par les colonisations idéologiques qui nous mettent des idées dans la tête et, à la fin, nous font devenir esclaves, dépendants, des ratés dans la vie. Vous n’avez pas de prix [...]. Éprenez-vous de cette liberté, qui est celle que Jésus offre. »[2]
En imitant Don Bosco, je voudrais vous proposer, comme je l'ai écrit dans l'Étrenne de cette année, d'être enthousiastes, de vivre la vie comme une fête et la foi comme un bonheur. Don Bosco se l'est proposé à lui-même et en a fait une réalité avec ses jeunes au Valdocco.
Aujourd'hui, ce Valdocco de la fête et de la joie peut être chacun des lieux et chacune des maisons – salésiennes ou non salésiennes – où vous vous trouvez. Je vous demande de devenir et d'être des missionnaires de la joie, parce que vous êtes des disciples-missionnaires de Jésus. Dites à vos amis et aux autres jeunes que vous avez trouvé ce précieux trésor qu’est Jésus lui-même. Entraînez les autres avec la joie et l'espérance que donne de la foi. Soyez des missionnaires pour d'autres jeunes, comme Don Bosco l'a proposé à ses garçons au Valdocco, en apportant à ceux qui ne vont pas bien, à ceux qui souffrent, aux plus pauvres, à ceux qui « n'ont pas d'opportunités », la joie que Jésus veut offrir à tous. Apportez cette même joie à vos familles, à vos écoles ou à vos universités ; parlez-en sur votre lieu de travail et parmi vos amis. Vous verrez que si la joie que vous avez dans votre cœur vient de Dieu, elle deviendra vraiment contagieuse, merveilleusement contagieuse parce qu'elle génère la vie.
Ne pensez-vous pas qu'après ce que je viens de dire, il est facile de comprendre ce que Dominique Savio disait au Valdocco : « Ici, nous faisons consister la sainteté à être toujours joyeux » ?
Que Marie, notre Mère et Secours des Chrétiens, nous accompagne tous sur ce chemin. Elle a accueilli le Seigneur en elle et l'a annoncé par un chant de louange et de joie : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon sauveur ! » (Lc 1,46-47)
Quelle est la joie qui résonne dans vos cœurs aujourd'hui, mes chers jeunes ?
Puissiez-vous être heureux ici-bas et dans l'éternité, comme le disait Don Bosco !
Je vous bénis et je vous salue avec une véritable et profonde affection,
Ángel Fernández A.,SDB
Recteur Majeur