Italie – La rédemption des femmes commence aussi par la cuisine

30 novembre 2020

(ANS - San Benigno Canavese) - Après un passé à oublier, un avenir à découvrir. C’est l’histoire de Siddhi, Cindy, Ritha… Et pas seulement d’elles. Car aujourd’hui, il y a une opportunité de rédemption pour 22 femmes victimes de la traite, représentée par des cours de formation dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration organisées par la Croix-Rouge italienne, en collaboration avec le Centre National des Œuvres Salésiennes - Formation Professionnelle et Recyclage (CNOS- FAP).

Les cours font partie du projet européen « Pathways, » d’une durée de deux ans, qui voit la Croix-Rouge Italienne comme chef de file et la participation de sept autres organisations d’Italie, de Grèce et du Royaume-Uni, à la pointe dans le domaine de la migration et l’assistance aux victimes migrantes ou victimes présumées de la traite.

Après un mois de cours théoriques et d’ateliers de cuisine, de pâtisserie et de nettoyage dans le centre salésien de San Benigno Canavese, juste à l’extérieur de Turin, les filles ont pu effectuer un stage de 60 heures et, par la suite, un stage de six mois visant à l’insertion professionnelle.

« Cindy s’occupe de monter en neige les blancs d’œufs, » explique Daniela Gilardo, l’enseignante du cours que tout le monde appelle « professeur, » car Cindy crée non seulement un produit parfait, mais elle le fait en chantant et en dansant. La bonne humeur se répand dans toute la cuisine du centre de San Benigno, où, à la fin du cours, les recettes et les passages sont revus et les noms les plus difficiles des ingrédients sont mémorisés. Mme e professeur réécrit les doses de pâte au tableau, les filles prennent des notes, mémorisent et surtout s’entraînent en cuisine.

« J’ai appris à cuisiner beaucoup de choses : pâtes, pizzas et tartes salées, » explique Siddhi, 42 ans, originaire du Nigéria, qui vit en Italie depuis de nombreuses années maintenant. « J’aime faire du pain à la maison, je ne l’achète plus et mes enfants l’adorent. » Il est difficile de dépasser un passé comme celui vécu par Siddhi, encore plus de le raconter. « Je suis arrivée en Italie enfant et je n’avais pas réalisé ce qui se passait autour de moi… » Cette femme au sourire contagieux préfère regarder en avant et faire confiance à un travail en cuisine, après le stage. Et peut-être, elle ouvrira un jour son propre restaurant.

« Il est impossible d’oublier ce que j’ai vécu, mais m’engager dans ce cours est une distraction et en même temps un espoir, » confie Ritha, mère d’un garçon de six ans, elle aussi originaire du Nigéria et également arrivée en Italie alors qu’elle était encore une fille.

« Une entreprise de nettoyage, un restaurant ou un hôtel. J’aimerais beaucoup travailler dans ce domaine après ce cours. Malgré toute la douleur, la vie continue et avoir des gens à côté de moi qui me disent  « Tu peux le faire » me donne de la force. »

Et le désir de Ritha est aussi d’aider, à travers son exemple, les nombreuses filles qui vivent ce qu’elle a vécu il y a des années.

InfoANS

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