« Ces missions en sont le signe tangible : nous voulons être des militants pour la paix en réponse à ceux qui génèrent la guerre et la violence. Les armes et les bombes causent la perte de la dignité humaine et ne permettent pas aux gens de se reconnaître comme des frères. » Le P. Antúnez, de retour de Lviv et Kiev où « Mission Don Bosco » continue de travailler pour apporter aide et soutien au Pays envahi par la Russie au début de l'année 2022, ressent une forte émotion.
« Après les premiers secours spontanés à travers lesquels nous avons également ouvert les portes de notre Maison Mère du Valdocco pour accueillir des mères avec leurs enfants, quelques femmes enceintes et peu d’hommes auxquels on a permis de quitter le Pays parce qu'ils n'étaient pas en mesure de combattre, il faut aujourd'hui s’assurer de l’efficacité des aides. Nous sommes actifs depuis plus de deux ans dans l'organisation de cantines et la fourniture d'aides alimentaires, mais l'afflux de marchandises ne doit pas créer de problèmes de stockage et de distribution sur place », explique le P. Antúnez. Il ajoute : « Bien que Lviv soit loin des fronts les plus chauds du conflit, elle est souvent touchée par des missiles et des drones. Même là, j'ai ressenti beaucoup de fatigue et d'incertitude à propos de ce qui pourrait arriver non seulement demain, mais même aujourd'hui ».
Les Salésiens sont aujourd'hui un interlocuteur direct pour les autorités locales ukrainiennes et pour les personnes déplacées à l'intérieur du Pays à cause de la guerre. « C'est pour cette raison qu'un programme immédiat d'interventions adaptées à ce qui est demandé par les communautés a été créé - poursuit le Président de Missioni Don Bosco -. Par exemple, on a acheté une camionnette que les Salésiens de Cracovie utilisent pour amener les marchandises demandées en Ukraine et pour revenir avec ceux qui quittent le Pays pour fuir. En outre, les maisons soutenues par les Salésiens dans diverses localités du Pays, comme à Vynnyky où nous avons installé notre ancien pavillon à l'Expo de Milan, et dans les Pays voisins, ont été transformées en centres pour réaliser des opérations de secours, en vue de l’« après », quand - espérons-le bientôt - les Ukrainiens pourront retourner vivre dans leurs villes et auront besoin de normalité ».
Une contribution fondamentale vient du Volontariat International pour le Développement (VID), l'ONG salésienne au sein de laquelle travaillent de nombreux volontaires : « Nous avons acquis beaucoup d'expérience dans des zones à haut risque comme la Syrie et le Tigré, où des guerres tout aussi dévastatrices ont créé la mort et la destruction, ainsi que la fuite de millions de réfugiés », souligne le P. Antúnez ; qui se déclare cependant « jamais vraiment prêt devant l'impression que suscite la douleur des atrocités liées aux combats entre hommes. Pourtant, j’ai été frappé par la résilience des graines d’espoir que nous avons semées ces dernières années. J'ai été ému par la visite à la maison familiale salésienne de Lviv, avec de nombreux enfants, pour la plupart orphelins, mais aussi de l'équipe de football de soldats mutilés, « Pokrova football », qui joue dans le championnat polonais, et le témoignage de Konstiantyn, leur capitaine, qui a perdu une jambe en première ligne et qui recherche une rééducation même psychologique pour lui et sa famille dans le sport ». « Et comment ne pas mentionner - continue le Salésien argentin - la visite à « Mariapolis », un véritable village de conteneurs qui accueille, depuis un an et demi, environ 950 personnes déplacées, dont plus de 300 mineurs ».
La mission de la Délégation Salésienne a réussi à poursuivre jusqu’à Kiev pour apporter la solidarité à la communauté salésienne qui opère dans cette zone du Pays. « Nous sommes arrivés à la capitale et avons rencontré la petite communauté salésienne rassemblée dans le sanctuaire de Marie Auxiliatrice, dans la zone sud-est. Ici, « Missioni Don Bosco » a contribué à la protection des habitants et des jeunes de l'oratoire contre les bombardements à travers la construction d'un abri anti-missile - explique le P. Antúnez -. Le prochain projet que nous avons concerne l'accessibilité de la structure, où sont également accueillies des personnes en condition de handicap physique et mental suite à la guerre. À Kiev, nous avons également réussi à rencontrer deux personnes que nous avions hébergées au début du conflit au Valdocco et qui étaient ensuite retournées en Ukraine pour rejoindre leurs familles. Ils étaient heureux de nous accueillir chez eux ».
« Cette rencontre - conclut le P. Antúnez - m'a fait comprendre profondément combien il est important d'être ici, de soutenir cette communauté touchée par la tragédie de la guerre et de rester en empathie avec eux tous. Notre vie chrétienne nous invite et nous motive à être proches de ceux qui souffrent, et l'attention aux Ukrainiens, en ce moment, est une priorité pour « Missioni Don Bosco ». Nous voulons continuer à être une graine d'espérance tout comme les paroles du Pontife qui demande la paix pour ce peuple. Si le Pape François pourra se rendre en personne en Ukraine, moi et beaucoup d'autres, nous sommes prêts à l'accompagner ».
