Italie – Don Bosco : « une machine de guerre avec quelques incidents de parcours »
Spécial

29 mai 2017

(ANS – Salerno) – « Une machine de guerre avec quelques incidents de parcours » : voilà la métaphore la plus ‘hard’ avec laquelle a été définie, de manière sympathique, le 22 mai dernier, la figure de Don Bosco au cours de la présentation, à Salerno, de l’édition critique de son monumental épistolaire de la part d’un groupe de professeurs des Universités de Salerno, Cassino et Naples.

Le Don Bosco qui émerge de la correspondance avec des milliers de personnes de toute classe sociale, lue avec attention et surtout dans son intégralité, est un personnage  d’une épaisseur historico-politique exceptionnel (Francesco Barra), historico-culturel (Sebastiano Martelli), historico-sociologique (Giovanni Gallina), historico-pionnier (Nicola Bottiglieri).

Don Bosco a, en effet, saisi toutes les opportunités offertes par la situation politique, sociale, culturelle, économique, ecclésiale de l’époque pour réaliser, avec le peu de ressources dont il disposait, un incroyable « projet de vie » : sauver les âmes (et les corps) des dizaines de milliers de jeunes à risque et préserver la foi dans de larges couches de la population. Avec une terminologie actuelle  on pourrait dire que, en tant qu’authentique entrepreneur ‘selfmade’, il a compris et suivi une logique d’un ‘start up’ qui lui a permis de construire sa propre ‘utilité’ avec les instruments de l’époque.  Bien entendu, une entreprise « sainte » la sienne, qui, cependant, comme toute entreprise,  a eu ses incidents de parcours (points faibles, erreurs, illusions, faillites, conflits même judiciaires). 

« Un épistolaire de choses et pas de paroles », a été aussi défini celui de Don Bosco, bien que, paradoxalement, les plus de 4.000 pages des 7 volumes  déjà publiés (il en manque encore trois) soient remplis de paroles ; mais jamais paroles vides, mais pleines d’énergie vitale, d’action créative, de potentiel formatif, d’organisation d’un ‘travail’ apostolique innovateur.

Les lettres – a dit l’éditeur des volumes, le P. Francesco Motto, SDB -  avec leur suite jour après jour constituent non seulement une autobiographie du saint (à son insu), mais aussi le fil conducteur de toute l’action complexe, variée et problématique de Don Bosco.

Naturellement, la publication de presque 5.000 lettres, dont un tiers absolument inconnues, envoie aux oubliettes  toute une série de publications extrêmement limitatives d’un personnage comme Don Bosco dont la vraie identité se trouve justement dans la totalité de son être et de son agir et non pas dans l’exceptionnalité, originalité ou unicité d’une dimension, fusse-t-elle pédagogique ou thaumaturgique. 

InfoANS

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